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3.organographie

II4 LA TIGE

Sur un arbre, nous ne rencontrons aucune difficulté pour reconnaître une tige principale ou tronc, des tiges secondaires, branches et rameaux mis en place au cours des années successives . De même le stipe des fougères arborescentes et des palmiers, non ramifié, sensiblement cylindrique  et sur lequel les bases des feuilles tombées restent bien visibles, se distingue fort bien d'un tronc, abondamment ramifié à partir d'une certaine hauteur  au dessus du sol, de forme tronçonnique et ne présentant pas de restes de bases foliaires.

En fait la tige est un organes très polymorphe, comme nous le montrerons plus loin. Aussi devons nous rechercher une définition pouvant concerner tous les types caulinaires ( du Grec Caulos  = tige ) des Spermaphyteset être étendue aux Ptéridophytes comme aux Briophytes.

II.4.1 La ramification

De l'importance et de la distribution des différents éléments de l'ensemble caulinaire dépend le port d'un individu , c'est à dire son allure générale , sa silhouette. Ce port est en relation avec l'importance de la ramification d'une part, l'intensité de la croissance en longueur et en épaisseur d'autre part. Comme celle des thallophytes, la ramification des Cormophytes est dichotomique ou latérale .

a) La dichotomie vraie.

Très répandue chez les Ptéridophytes, elle se réalise au moment où le sommet de la tige se scinde en deux moitiés, chacune commandant alors la croissance en longueur des deux branches de la fourche qui vient de se former. Malgré ce partage, chacun des deux sommets - fils récupère rapidement l'importance du sommet d'origine, si bien qu'il n'existe pas de variations sensibles de diamètre d'un étage à l'autre d'un système dichotomique vrai.

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La taille des rameaux-fils est égale ( ramification isotone ) , ou inégale ( anisotone ).Les dichotomies se font successivement dans le même plan ( des Sélaginelles et des Lycopotes ) ou se croisent alternativement à angle droit .

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b) La ramification latérale

Caractéristique des spermaphytes, mais se rencontant aussi chez les Ptéridophytes ( articulées ) et les Briophytes ( Mousses, Hépatiques à feuilles ), elle a sont siège non seulement à l'extrémité distale de la tige comme dans le cas précédent, mais aussi latéralement et à divers niveaux. D'une tige principale se détachent alors des rameaux latéraux.

Place des bourgeons

- Chez les Spermaphytes , c'est à partir d'un bourgeon axillaire situé sur la tige et à l'aisselle d'une feuille ( position adaxiale ) que se forme un rameau. En revanche , chez les Ptéridophytes ( Articulées ), les rameaux latéraux apparaissent entre deux feuilles. Quand à ceux des Mousses, il naissent en position dorsale ( ou inférieure ) par rapport à la feuille et non en position ventrale (supérieure) comme dans le cas des spermatophytes. Cette ramification latérale des Articulées et des Mousses est en rapport avec la position particulière des bourgeons, entre les feuilles et adossés à l'axe dans le premier cas , en position abaxiale dans le second.

- Les bourgeons adventifs apparus, par exemple, sur la section d'un tronc d'arbre après cicatrisation et à partir desquels se forment des rejets, n'ont aucune position particulière vis à vis de l'insertion des anciennes feuilles tombées depuis plusieurs années. De même d'autres bourgeons adventifs portés par des racines produisent des drageons, tiges sortant du sol à une certaine distance de l'individu qui les a engendrées ( arbres fruitiers, herbes vivaces ).

Monopode et sympode

- La ramification des spermatophytes présente deux variantes . Elle est dite monopodiale, quand le bourgeon terminal de la tige principale ( et celui des ramifications nées des bourgeons axillaires ) reste fonctionnel d'une année sur l'autre,

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sympodiale quand le ou les deux bourgeons qui se trouvent en position terminale sont, en réalité des bourgeons axillaires redressés. 

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Dans le premier cas, la tige principale et les ramifications sont constituées d'unités annuelles résultant de l'activité périodique d'un seul et vrai pourgeon terminal. Dans le second cas , chaque unité est produite par un bourgeon latéral secondairement en position terminale , et qui n'aura fonctionné qu'une fois .Ces deux types de ramifications latérales ne s'excluent pas , une espèce pouvant être monopodiale avant la floraison et sympodiale après. c'est le cas du Marronnier ( Ippocastanacées )  

 Sans titre 1548A propos de la ramification sympodiale, on dit qu'elle est monochasiale  quand un seul bourgeon axillaire redressé est en cause et dichasiale si deux bourgeons insérés en vis à vis sont concernés  ( voir figure ci-dessus). Bien que dans ce dernier cas, une fourche se forme , cette ramification latérale particulière ne peut être confondue avec la ramification dichotomique. 

Monocaulie et multicaulie

L'appareil végétatif des espèces monocaules est constitué d'une tige unique , axe non ramifié, dressé, dont le développement dépend du fonctionnement d'un seul méristème apical ( Stipe en colonne des grands palmiers ). L'appareil végétatif des multicaules  ( = polycaules ), au contraire est constitué d'axes résultant de l'activité coordonnée de bourgeons végétatifs axillaires.

L'organisme monocaule, à la merci d'un traumatisme de son seul centre de croissance ne survit pas à la destruction de son méristème apical . Au contraire chez les espèces multicaules , le grand nombre de foyers de multiplication  ( à l'extrémité et le longde l'axe central et des axes latéraux ) fait que toute mutilation est compensée par l'activité de bourgeons de remplacement . L'architecture monocaule est donc beaucoup moins compétitive vis à vis de la sélection naturelle que la multicaule. Monocaulie et multicaulie coexistent depuis les temps les plus reculés puisque les Psilophytinées fossiles étaient déjà ramifiées. D'ailleurs tout multicaule est obligatoirement monocaule au début de sa vie quand il est à l'état de plantule . La ramification est un phénomène econdaire qui, suivant les espèces , s'installe précocement ou tardivement.

II.4.2 La croissance 

D'une manière générale, la longueur des tiges augmente plus rapidement que leur diamètre au cours de la croissance.

a) La croissance en longueur  

- L'allongement total, très variable d'une espèce à l'autre ( Pins : 30cm/an, Bambou : 60 cm/jour) est le résultat de croissances différentielles, car toutes les parties d'une tige ne s'allongent pas également . Les noeuds , au niveau desquelles sont insérées les feuilles, s'allongent peu , alors que les entre-noeuds( les supérieurs en particulier ) subissent , au contraire une élongation appréciable . C'est pourquoi cette croissance est qualifiée d'intercalaire.
Bien que la croissance en longueur des tiges soit théoriquement indéfinie , pour des raisons physiologiques encore mal élucidée la taille des cormophytes est limitée.

- La croissance en longueur des tiges s'accompagne d'un mouvement révolutif, dit de circumnutation, de son extrémité, mouvement d'une grande amplitude chez les plantes volubiles , ce qui leur permet de rencontrer un support autour duquel elles s'enroulent.

- L'orientation des tiges en croissance est souvent sous la dépendance de l'attraction terrestre. Aussi, oppose-t-on souvent le géotropisme négatif de la tige au géotropisme positif de la racine.En fait le comportement de ces organes est beaucoup plus complexe que semble l'indiquer l'image d'une tige dressée vers le ciel et d'une racine dirigée en sens inverse. En effet s'il existe des tiges orthotropes , effectivement verticales ( orthogéotropisme ) , d'autres plus ou moins indifférentes à la pesanteur sont plagiotropes, obliques ou horizontales ( diagéotropisme). Au cours de la vie de la plante , ces deux géotropismes ne sont pas forcément constant pour un même rameau. Ainsi, au cours de sa mise en place, une pousse de Pin de l'année est douée d'un orthogéotropismenégatif net, puis elle s'infléchit pour s'aligner avec la branche oblique qui l'a formée. Les tiges orthotropes et les tiges plagiotropes se rencontrent chez les Briophytes et les Ptéridophytes, comme chez les Spermaphytes.      

b) La croissance en épaisseur

Dans la flore actuelle, seuls des Spermaphytes ( Gymnospermes et Angiospermes dicotylédones ) présentent une croissance en épaisseur importante , souvent même rapide, plus spécialement les plantes arborescentes que les plantes herbacées. En revanche , parmi les ptéridophytes fossiles, les Lycopodinées avec les Lépidodendracées, et les Articulées avec les calamitacées, ont montré une croissance en épaisseur souvent spectaculaire, leur ayant permis de réaliser des arbres atteignant 1 à 2 mètres de diamètre.

Le rythme de l'accroissement circulaire est le même que celui de la croissance intercalaire, l'intensité de ces deux phénomènes étant maximum en général, en juin et en juillet sous nos latitudes. 

II.4.3 Les principaux ports  

Les trois grands types seront considérés successivement.

- Le port arborescent

Le tableau qui  suit retrace les différentes étapes de l'édification d'un arbre, plus particulièrement d'un érable, le Sycomore ou Faux-Platane ( Acer pseudoplatanus/ Acéracées), étapes au cours desquelles se manifestent plus ou moins intensément une acrotonie et une hypotonie.     

Les différentes étapes de la réalisation d'un érable 

 

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L'acrotonie est caractérisée par la prépondérance du bourgeon terminal sur tous les bourgeons axillaires les plus proches du sommet de la tige sur ceux qui en sont éloignés. D'où établissement d'un gradient morphologique basipète régulièrement décroissant se matérialisant par le volume de plus en plus petit des bourgeons le long de la tige principale  ( ou des rameaux latéraux ) , et par la taille de plus en plus courte des pousses qu'ils engendrent.

Si l'acrotonie se manifeste sur la tige principale comme sur les ramifications plagiotropes ( croissance oblique ), l'hypotonie est particulière à ces dernières. Les bourgeons de la face inférieure des divers rameaux dominent ceux de de la face supérieure ; il en est de même des pousses correspondantes , d'où étalement progressif de la ramure.

Dans le cas particulier des Erables, chaque noeud porte toujours deux feuilles diamétralement opposées , une paire foliaire faisant un angle de 90° avec les deux paires immédiatemment voisines  ( feuilles opposées décussées. Il en résulte que l'hypotonie se manifeste pleinement avec anisophyllie et anisocladie  ( inégalité des feuilles et des rameaux insérés sur un même noeud), que tous les deux noeuds, quand l'une des deux feuilles ( et le rameau correspondant ) est en position supérieure, l'autre étant obligatoirement en position inférieure. Au contraire , tous les deux noeuds également , il y aura isophyllie et isocladie. 

Scan0167Arbres et arbustes sont, en principe, les uns monopodiaux ( Erables et Pinacées ), les autres sympodiaux ( Chataigniers, ormes, Tilleuls ), mais les notions de monopode et de sympode ne représente pas de différences capitales, car ces deux types de ramification n'influent pas sur le port arborescent commandé essentiellement par l'acrotonie d'abord et secondairement par l'hypotonie. En effet celle-ci est quelquefois remplacée par une amphitonie ( amphi = autour ) , les bourgeons les plus forts étant situés sur les flances des rameaux latéraux. L'étalement de la ramure persiste, mais toutes les ramifications latérales d'une même branche sont placées sensiblement dans un même plan. Il en résulte que la silouhette d'un Epicéa par exemple , est d'apparence beaucoup plus régulière que celle d'un Erable.

- Le port buissonnant :

La figure qui suit montre comment se réalise progressivement un buisson d'Epine -vinette, de groseiller ou de divers rosiers. Alors que la partie inférieure d'un tronc d'arbre est dépourvue de branches ( ceci en rapport avec l'acrotonie ) , la basitonie entraîne, au contraire, l'apparition de nombreuses ramifications à la base d'un buisson. D'autre part si l'hypotonie était responsable de l'étalement de la ramure par la mise en place de rameaux latéraux plagiotropes , l'épitonie se traduit, au contraire, par la formation de rameaux orthotropes au coeur du buisson , qui devient ainsi de plus en plus fourni au cours des années. Ce double renversement de dominance oppose donc, en principe , le type arbre au type buisson.

Scan0168- Le port herbacé

Ce port est plus varié que les précédents, l'inhibition des bourgeons axillaires étant totale ( d'où l'absence de ramifications latérales), ou seulement poartielle. Dans ce cas, les rameaux les plus longs sont insérés au sommet ou à la base de la tige principale , suivant les espèces.

NB : Sur ces thèmes généraux existent de nombreux cas particuliers parmi lesquels:

- La ramification basillaire des graminées dont le tallage naturel se traduit par l'apparition de nombreuses pousses secondaires réalisant une touffe serrée au niveau du sol ( port gramiforme ). Le tallage est la propriété que possèdent certaines plantes , notamment les céréales , de produire de nombreuses pousses aériennes lorsque leur tige est couchée sur le sol .

- La ramification rythmique des Caryophyllacées chez qui, à chaque noeud , un des deux bourgeons évolue en pousse longue, l'autre restant totalement inhibé ou ne fournissant qu'une pousse de petite taille.    

Complexité et généralité des problèmes physiologiques posés par le port d'une plante.

Bien que nous ne puissions pas ici envisager les mécanismes intimes présidant à la réalisation du port d'un végétal, il faut signaler que l'architecture des Cormophytes est sous la dépendance de corrélations diverses entre le bourgeon apical et les bourgeons axillaires, entre les cotylédons ou les feuilles et leurs bourgeons axillaires respectifs , par exemple . Il en résulte des inhibitions ou des stimulations de croissance variables d'une espèce à l'autre et, pour un même individu, avec son âge, l'époque de l'année, l'intensité lumineuse, l'importance de la compétition , etc. Aussi avons nous dit précédemment que l'acrotonie et l'hypotonie d'une part, la basitonie et l'épitonie d'autre part, opposent, en principe seulement, le port arborescent au port buissonnant. c'est ainsi que chez le sureau noir , la pousse feuillée herbacée produite au printemps présente une nette acrotonie. Sa croissance cesse à la fin de l'été et elle devient basitone .La basitonie d'un rameau d'un an s'est substituée à une acrotonie préexistante.  est  La période de repos apparent d'un végétal est donc importante pour l'établissement de nouveaux rapports entre les bourgeons.

Conséquence directe de telles observations : la notion de port, bien qu'étant descriptive , n'en est pas moins dynamique , car elle peut rendre compte des transformations qui , au cours de la vie d'un végétal, en modifient la silouhette.

D'une manière plus générale, des expériences conduites sur des filaments haplostiques d'Algues, sur des mycéliumsde champignons, ont montré que, pour un thallecomme pour un cormus, la ramification latérale est sous la dépendance de corrélations morphogénétiques analogues, bien que les algues, comme les champignons, ne portent pas de bourgeons. La réalisation d'une même forme chez les végétaux apparemment aussi différents que les Thallophytes et les Cormophytes, laisse donc supposer que les processus profonds en jeu pourraient être relativement comparables , et qu'ils seraient probablement assez indépendants du degré de complexité atteint par le végétal.  

II.4.4 La diversité des types caulinaires

Pour un même port, deux espèces ou un individu, peuvent, suivant le cas, posséder des rameaux de taille et de forme très différentes en fonction de l'importance relative de leurs croissances en longueuret en épaisseur. Nous signalerons ici les types caulinaires spécialisés les plus répandus concernant la tige principale , comme ses rameaux latéraux, en empruntantplus particulièrement nos exemples aux Spermaphytes, chez qui le polymorphisme caulinaire est le plus riche.

a) Les plantes acaules

a première vue, il semble qu'une Joubarde ne possède pas de tige . En fait, une coupe longitudinale met en évidence une très courte tige qui s'allonge lors de la floraison. D'une manière générale , les plantes dites "en rosettes" aux feuilles plus ou moins plaquées sur le sol, comportent une tige de très  petite taille qui peut échapper à l'observation , au moins au cours de la phase végétative, et même, pour certaines espèces , pendant toute la vie de l'individu. Ce sont les plantes acaules.  

 

 

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b) Les tiges grèles

Les lianes ne restent dressées que si elles s'accrochent à un support ( espèces grimpantes comme la Vigne et le Lierre) ou s'enroulent autour ( espèces volubiles comme le houblon et la Clématite). Les préphanérogames actuels et les Gymnospermes ne sont jamais lianoïdes. Très rare chez les Ptéridophytes ( Equisetum giganteum) d'amérique est une liane de 12 mètres pour un diamètre de 0,5 - 2 cm), les lianes sont surtout répandues parmi les Angiospermes.

Les stolons  sont des tiges horizontales, aux longs entre-noeuds, aux feuilles très réduites et différentes de celles portées par la tige principale courte et verticale ( les Fraisiers ).

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c) Les tiges de petite taille

1. Cas particulier des bourgeons

Ce sont des rameaux dont la croissance , temporairement interrompue, sera maximum au moment de leur débourrement . Un bourgeon est une tige encore plus courte que celle d'une rosette et dont les écailles de noeuds et de feuilles sont, le plus souvent, recouvertes d'écailles.

Dans le cas des bourgeons typiquement axillaires, il arrive :

- que la plupart des aisselles foliaires soient vides.

- que des bourgeons soient cachés par la base dilatée du pétiole ( Platanes ).

- qu'il existe des bourgeons accessoires surnuméraires alignés verticalement ( bourgeons sériaux descendants ou ascendantsdes Dicotylédones), ou situés dans un plan horizontal au niveau d'un noeud ( bourgeons collatéraux des monocotylédones ) Scan0171

 

Le cas du Robinier ( Robinia pseudoacacia/ Légumineuses) mérite une mention particulière car chez cet arbre les bourgeons sont à la fois sériaux et cachés. En effet, au nombre de deux à 5 pour chaque feuille , enfermés dans une cavité axillaire remplie de nombreux poils roux, ils ne sont pas visibles à l'extérieur avant le printemps suivant. Ils sortent alors par une fente de la cavité et le bourgeon le plus élevé s'épanouit. Si la pousse formée vient à geler, un bourgeon inférieur prend le relai et débourre à son tour.

- que la forme des bourgeons soit variable chez un même individu, surtout qu'ils sont situés sur des rameaux ordinaires ou sur des rejets ( Peupliers )  

2. Les différents types de rameaux des Pinacées ( Gymnospermes )

Suivant leur taille on distingue :

- Les rameaux longs ( ou auxiblastes ) à croissance indéfinie , avec bourgeon terminal ( et quelques bourgeons axillaires fonctionnels ).

- Des rameaux courts ( ou mésoblastes ) à croissance limitée dans le temps et dans l'espace, avec bourgeon terminal (et quelques bourgeons axillaires rarement fonctionnels).

- Des rameaux nains ( ou brachyblastes ) à croissance très limitée, avec bourgeon terminal, mais sans bourgeons latéraux.

Scan0172Le tableau qui suit indique pour des Conifères ( Pins, Cèdres et Epicéas ), la répartition de ces trois types de rameaux et de leurs feuilles ( écailles ou aiguilles ), les genres Pinus, Cedrus et Picea marquant les étapes d'une série phylogénétique progressivement réductionnelle

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Les rameaux courts ne sont pas l'apanage des Gymnospermes. Le Hêtre, ainsi que les arbres fruitiers de la famille des Rosacées, en possèdent également.

3. Rameaux spécialisés à croissance définie

- Les rameaux épines ou dard. Apparus au printemps, leur croissance en longueur s'arrête bientôt et leur bourgeon terminal durcit. La pointe acérée de l'épine est réalisée, tandis que les feuilles sous jacentes se fanent et tombent. Seules les feuilles basales persistent plus longtemps si le dard est assez long, leurs bourgeons axillaires étant à l'origine d'épines secondaires ( Aubépines, Argousier, Ajonc-Ulex,...).

- Les rameaux-vrilles . Les lianes grimpantes des Vitacées, en particulier celles de la Vigne, se fixent à un support grâce à des vrilles de nature caulinaires, rameaux courts volubiles.

- Les cladodes . Ce sont des rameaux courts constitués d'un seul entre-noeud , mais toujours d'une grande ressemblance avec des feuilles, qu'ils soient aplatis ( cladodes de Ruscus aculeatus ), ou en aiguilles ( Asparagus ). Malgré cette convergence morphologique flagrante, de tels rameaux sont toujours axillés par des feuilles ( réduites et écailleuses ), et portent des fleurs. Ce sont donc bien des éléments de nature caulinaire.  

d) Des rhizomes aux bulbes

Constituant tout ou partie du système caulinaire de certains Cormophytes, ces organes , le plus souvent souterrainset gorgés de réserves, contribuent à la conservation des espèces. D'une résistance particulière, ils supportent la mauvaise saison en vie ralentie , alors que les parties aériennes ont pu disparaître totalement. C'est sous forme de rhizomes , de tubercules ou de bulbes que les géophytes invisibles sous nos latitudes pendant la période hivernale, n'en restent pas moins en vie. En se ramifiant, puis en se fragmentant, ces tiges particulières assurent aussi une multiplication végétative active.

1) Les rhizomes

Tiges plus  ou moins plagiotropes dans la majorité des cas , portant des feuilles écailleuses et des racines adventives hypotones , les rhizomes produisent à la belle saison des rameaux orthotropes aériens feuilléset florifères ou seulement des feuilles également aériennes ( fougères de notre flore ).

Suivant le nombre et la taille des entre-noeuds qui constituent les rhizomes, on distingue des rhizomes :

- Longs ( plusieurs mètres ), assez minces, à croissance rapide : beaucoup de plantes de nos dunes littorales comme l'Oyat ( Ammophila arenaria ) et le Carex arenaria . Quand, dans les dunes fixées, des surfaces ont été mises à nu par le vent, le Carex arenaria " recoud " la dune en lançant, sur des grandes distances, les différentes ramifications de son rhizome . Bien que celles-ci ne soient pas visibles , on peut les suivre littéralement à la trace, du fait de la présence de chapelets d'axes aériens feuillés qui jalonnent sur toute leur longueur. Si l'on met à jour une de ces ramifications , on constate qu'elle peut atteindre plusieurs mètres  ( quelquefois plus de 10), ceci en rapport avec une croissance en longueur active , et qu'elle porte un très grand nombre d'axes aériens . Dans les dunes vives, l'Oyat a un comportement comparable , ce qui lui vaut d'être utilisé dans la fixation du sable.

- Moins long d'un diamètre supérieur, à croissance moins rapide : Muguet .

- plus ou moins hypertrophiés, à entre-noeuds courts, à propagation relativement lente : Polygonatum multiflorum, beaucoup d'Iris.    

 

Rhizome de Iris pseudocarpus.

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Variable d'une espèce à l'autre, la profondeur à laquelle croissent les rhizomes est relativement constantepour une espèce donnée. Cette propriété explique , en partie, la répartition des espèces dunaires rhizomateuse du littoral en fonction de l'importance de l'ensablement local.

2) Les tubercules

Renflement localisés de la tige principale ou de ses ramifications généralement souterrains, les tubercules caulinairessont formés par des stolons ou des rhizomes. Leurs feuilles sont écailleuses. Les réserves des tubercules sont fréquemment utilisées par l'homme pour son alimentation . Dans la famille intertropicales des Dioscoréacées, les tubercules souterrains , ou même aériens, sont très répandus et souvent exploités pour leurs réserves amylacées. L'Igname ( Dioscorea batatas ), par exemple, est cultivée comme légume en Asie.

- Les tubercules de stolons, ceux de la pomme de terre ( Solanum tuberosum/ Solanacées). Chacun des yeux visibles à leur surface est une dépression allongée transversalement , dont le bord inférieurplus abrupt que le supérieur ; porte une feuille écailleuse très réduite et rapidement caduque , le fond de cette dépression est occupé par le bourgeon axillaire de cette feuille , souvent flanqué de deux bourgeons secondaires plus petits . Chez le rhizome de topinambour , les feuilles sont persistantes.

 

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- Les tubercules de rhizomes, ceux du Crosne du Japon, les feuilles sont persistantes;

- Les tubercules hypocotylaires provenant de l'hypertrophie de l'hypocotyle , partie de la tigelle de l'embryon située sous les cotylédons, ceux du radis.

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3) Les bulbes

Ces tiges le plus souvent orthotropes , larges et plus courtes que les rhizomes , portent des feuilles en général bien développées et dont les parties souterraines ne sont pas chlorophylliennes

Suivant l'importance rela tive de la tige et des feuilles, on distingue des bulbes caulinaires et des bulbes foliaires. Constitués, dans le premier cas, d'une tige hypertrophiée enveloppée seulement par des bases foliaires minces et membraneuses, ils sont denses et qualifiés de solides.

La famille des Iridacées montre bien le passage du rhizome typique des Iris constitué de plusieurs unités plagiotropes d'années différentes, au bulbe rhizomateusdu glaïeul encore plagiotrope, mais réduit à l'unité de l'année et au bourgeon de l'année suivante, puis au bulbe des Crocus encore plus court et devenu orthotrope.

Scan0177 1e) Les tiges succulentes

Dans la famille des Cactacées, les tiges sont presque toujours succulentes, c'est à dire gorgées d'eau. Quelle que soit leur forme , elles développent une surface relativement faible par rapport à leur volume . Des convergences morphologiques sont frappantes entre les tiges de Cereus ( Cactacées ) , de l'Euphorbia echinus ( Euphorbiacées ), des stapellia ( Asclépiadacées ) et du Senecio anteuphorbium ( Composées ). Aussi parle-t-on d'une manière générale de tiges cactiformes et de plantes cactoïdes.  

 

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Date de dernière mise à jour : 06/03/2018

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