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Phytosociologie 4

METHODE DESCRIPTIVES A GRANDE ECHELLE

B. LES METHODES DESCRIPTIVES A GRANDE ECHELLE

1.Introduction

La notion de formation végétale est purement physionomique  : elle ne permet pas d'analyser dans le détail, les relations qui existent entre le milieu ambiant et la végétation.

Par exemple eeeeeeeeen Europe occidentale , le hêtre domine la forêt caducifoliée . On rencontre des hêtraies sur des sols variés : sablonneux, limoneux, calcaire, avec des profondeurs, richesses en bases , fraîcheurs variables. Si ces hêtraies ont la même physionomie, c'est à cause du hêtre, essence dominante, mais on constate que le sous-bois varie d'un site à l'autre.

Ceci implique la nécessité de distinguer, dans les formations végétales, des unités de végétation plus fines.Les méthodes descriptives à grande échelle s'adressent à un territoire restreint, mais qui est prospecté plus finement que dans les méthodes précédentes.

Il existe au moins deux méthodes de travail :

1) elles débutent par une étude préalable de l'environnement ( climat, sol, facteurs géographiques,etc,...) puis abordent l'examen de la végétation.

2) L'inverse de la précédente : c'est le cas le plus fréquent en pratique, parce que l'étude du milieu est complexe et souvent incomplète , tandis que l'examen du couvert végétal se prête à une analyse minutieuse et quantitative.

Pour étudier la végétation par cette seconde méthode, c'est à dire par la méthode floristique, il faut réunir deux conditions indispensables :

1) bien connaître la flore du territoire que l'on parcourt

2) connaître les exigences habituelles des différentes plantes qui ont été relevées.

Les notions suivantes sont à distinguer :

1) Une station : c'est le site où croît une plante

2) Une localité : c'est un lieu géographique donné, soit un seul simple point sur une carte

 On récolte une plante dans une localité ; on décrit éventuellement la station où elle végète.

3) Un biotope : c'est un territoire délimité, relativement homogène et occupé par des organismes particuliers ; par exemple : mare,haie, friche,...

Le terme biotope prend souvent un sens plus général que celui attribué à la station. Il est davantage utilisé par les zoologistes que les botanistes.

4) La niche écologique est une portion très restreinte du biotope : branched'arbre, base d'un tronc, cavité entre deux grosses racines, pierre émergeant d'un tapis de feuilles mortes, partie superficielle du sol, ...

2. Les groupes socio-écologique ( ou groupes écologiques en abrégé )

2.1  Définition :  Ce sont des ensembles d'espèces qui croissent souvent simultanément dans une même station et qui désignent un milieu particulier. Par exemple le groupe à Corydalisest composé d'un ensemble de géophytes fleurissant au printemps et qui sont : la corydale, l'ail des ours, la gagée des bois, la nivéole, l'anémone fausse renoncule.

On rencontre ce groupe dans plusieurs types de bois où le sol est profond, riche en bases frais, mais bien aéré.

Les plantes ne se développent pas au petit bonheur , n'importe où ni comment . Il suffit pour s'en convaincre de considérer les plantes adventices d'un champs de céréales et de les comparer avec celles d'un champs de pommes de terre ou de betteraves . Le lamier jaune et l'arum tacheté se rencontrenet sur de bons sols forestiers, frais, de pH neutre: la myrtille et la bruyèrecolonisent des sols pauvres en éléments nutritifs; on y rencontre pas le lamier jaune ni l'arum.

Exemple de quelques groupes socio-écologiques :

Groupe des espèces calciphiles et thermophiles. - Cornus mas, Viburnum lantana, Lonicera xylosteum,ligustrum vulgare, Carex digita, Lolica mutans, Orchis maculata, Viola hirta, Campanula persicifolia...

Groupe des espèces de sols de très bonne qualité. - Rosa arvensis, Asperula odorata, Lamium galeogdolon,Carex sylvatica,Campanula trachelium, Weottia nidus avis, Melica uniflora, Euphorbia amydaloïdes...

Groupe des espèces de sols frais et riches en bases. - Ribes uvacrispa, Ribes rubrum, Ranunculus ficaria, Adoxa moscatellina, Arum maculatum,Listeria ovata,Primula elatior,Geum urbanum,Sanicula europae, Circaea lutetiana...

Groupe des espèces de sols acididifiés en surface. - Luzula luzuloïdes,Maïanthemum bifolium,Teucrium scorodonia, Hypericum pulchrum,Holcus mollis,Lonicera periclymenum...

Groupe des espèces de sols très acides en surface. - Vaccinium myrtilus,Pteridium aquilinum, Deschampsia flexuosa, Leucobryum glaucum,Entodon schrebori...

Groupe des espèces de sols riches en azote.- Sambucus nigra,Glechoma hederacea, Urtica dioïca,Galium aperine, Alliaria petiolata, geranium robertianum, Nelandrium dioicum,...

Groupe des espèces de sols compacts et humides. - Viburnum opulus, Deschampsia caespitosa, Ajuga reptans, Lysimarchia nemorum, Carex flace, Crachypodium sylvaticum...

Groupe des espèces de sols très humides . - Alnus glutinosa, Filipendula ulmaria, Impatiens noli-tangere, Stellaria nemorum,Carex remota, Chrysospenium div sp 

Cette classification a évolué au cas par cas, voici l'exemple de la région wallone : Groupes socio écologiques wallons : guide-006-groupe-ecologique.pdf guide-006-groupe-ecologique.pdf

3. Méthode du transect

Par définition, « un transect est un itinéraire rectiligne de prospection et/ou d’échantillonnage  recouvrant une diversité maximale de situations topographiques,géologiques, géomorphologiques et végétales » (Vocabulaire en typologie des stations - Delpech et al., 1985). Ainsi, réaliser une cartographie par transects revient à définir des cheminements, à les parcourir en réalisant des relevés et en notant les changements stationnels, puis à synthétiser les informations sur une carte.

Plus particulièrement, pour un couvert végétal, elle consiste à l'explorer en suivant des itinéraires  judicieusement choisis. Par exemple en recoupant des vallées.

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On peut également suivre la plus grande pente d'un versant, le grand axe d'une vallée alluviale.....

Afin de suivre les transects et de localiser les relevés, des outils d’orientation et de positionnement sont nécessaires (boussole, topofi l, GPS). Quand les transitions entre les stations sont facilement appréhendables (changement de topographie, de type d’humus ou de cortège floristique, …), les relevés peuvent être faits à chaque changement notable. En revanche, quand les modifications sont moins visibles (profondeur d’apparition de l’hydromorphie, par exemple), il est nécessaire de vérifier régulièrement qu’il n’y a pas de changement de station.

Cette méthode permet d'établir des zonations, d'individualiser un ou plusieurs types de végétation se succédant sur des surfaces concentriques, mais aussi : des précisions sur les rapports entre la composition du couvert végétal et la variation d'un facteur du milieu ou d'une petite série de facteurs.

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Exemple 1 :

Partons d'une pièce d'eau ; nous rencontrons successivement de l'intérieur de l'eau vers l'extérieur :

- Hydrophytes enfoncés dans la vase

- au alentour : des roseaux , des Carex en touffes, seulement soumis aux inondations pendant une partie de l'année

- des saules frangule , aulnes avec quelques lianes  ( douce amère, houblon...)

- des peupliers.

- des ormes .

- des chênes pédonculés. 

Exemple 2 :

Zonation dans des dunes de Gascogne, en parallèle à l'estran ( côte plate alternativement immergée puis découverte par les eaux ).

Il y a plusieurs ensembles de végétaux, les parcelles sont disposées en bandes plus ou moins parallèles entre elles.

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 06/03/2018

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