Biodis Site scientifique et culturel

6. Darwinisme originel

DARWINISME DES ORIGINES

6. DARWINISME DES ORIGINES


6.1 Ch . Darwin ( 1809 - 1882 )

Son ouvrage principal fût " L'origine des espèces " , les sources qu'ils utilisa pour le rédiger furent :

- Ses recherches avec la notion de concurrence des espèces, L'économiste Thomas Malthus (1766-1834) avec son essai sur le principe de population et ses observations au cours d'un voyage de par le monde et aux îles Galapagos. 

6.2 La Théorie darwinienne

La théorie : vise à détruire les idées de créations successives et le progressionnisme ( détenteur : Agassiz, voir ci-avant ).

Elle peut se résumer, se schématiser de la façon suivante :

- Le noyau dur englobant les idées de base

- La ceinture de sécurité reprenant des arguments destinés à sortir la théorie des problèmes épineux .

Le noyau dur est rigide , avec ses deux notions clefs :

1) La variation : des variations se marquent dans les espèces qui sont des populations d'individus variables. L'espèce est une unité statistique fluctuante . la pensée de Darwin est populationnelle, cette conception étant une innovation du darwinisme.

2)  La sélection naturelle :

Darwin met en évidence la lutte pour l'existence ( Malthus ).

Enjeu : survie de l'individu et aptitude à laisser des des descendants ( importance de la progéniture sur le plan quantitatif ), de cette observation, Darwin déduit la notion de sélection naturelle. 

La sélection naturelle :

- Crible les variations

- Fonctionne de façon aveugle

- Ensemble de mécanismes qui contrôlent la reproduction des êtres vivants

- Persistance du plus apte

- PROCESSUS EVOLUTIF N° 1

 3) Les variations

a) Nature des variations

Il s'agit de petites variations quelconques auxquelles Darwin donne le nom de variations individuelles. D'après lui, la nature ne fait pas de sauts. et les grandes variations seraient des déviations pathologiques.

Remarque : Ce gradualisme serait en accord avec les principes de la Société victorienne, synonyme d'ordre et d'Harmonie, constituant ainsi un exemple de science biaisée par la philosophie.

b) Cause des variations : à chercher dans le milieu ambiant.

Grande diversité des variations :

1- Première distinction : action des des conditions de vie, du milieu :

 → actions directes : sur organes entiers ou sur parties d'organes

→ actions indirectes : sur organes reproducteurs ( actions sur les organes de l'adulte ou de l'embryon ).

◊ Remarque : La notion darwinienne de variation n'a rien à voir avec la notion moderne de variation.

 2- Deuxième distinction : L'action directe du milieu peut produire :

→ effets définis, tous les organismes sont modifiés d'une même manière, les conditions extérieures poussent une population dans une direction déterminée .

→ effets indéfinis : grande variabilité flottante, variations désordonnées.

c) Le support des variations

Absence de notions de génétique, Mendel est inconnu de Darwin.

Quel serait alors le support de l'hérédité ?  

1) Théorie de la pangénèse : transmission héréditaire selon un modèle mécaniste  ( chaque cellule envoie une partie " gemnule" ) - ∑ gemnules constitue un élément sexuel. Hérédité des caractères acquis .

◊ Remarque : Toutes les variations ne sont pas héréditaires

2 ) Théorie de l'hérédité intermédiaire : les caractères des deux parents se transmettent en se mélangeant.

♦ Exemple : Fleur blanche x fleur rose = fleur rose pâle.

Pourquoi ? Individu porteur d'une variation x individu non porteur → individu porteur de la variation atténuée ou dégradée.

Entropie génétique .............dilution des variations .............déjà de faible amplitude ...... donc :

Dès lors comment des différences aussi minimes peuvent-elles produire des organes nouveaux ?

=DIFFICULTE MAJEURE DU DARWINISME=

Sauvetage par des théories auxiliaires :

4. La sélection naturelle

C'est le processus évolutif : est darwiniste celui qui admet la sélection naturelle comme processus évolutif numéro 1

L’expression « sélection naturelle » désigne un ensemble de phénomènes qui induisent chez les organismes vivants des différences dans le succès reproductif selon les caractères portés par ces organismes. Ces mécanismes sélectionnent donc au fil des générations certains caractères plutôt que d’autres.

Principe de la sélection naturelle

 

La sélection naturelle repose sur la variabilité interindividuelle. Elle concerne des caractères affectant la survie et le succès reproductif lui-même. Les caractères sélectionnés dépendent pour la plupart de l’environnement, les organismes, au fil des générations, se trouvant mieux adaptés à lui (nourriture disponible, prédateurs, proies, compétiteurs, climat, pollutions, relief, etc.).

Chez les organismes sexués, ils dépendent également de l’attractivité d’un sexe envers l’autre et du succès des rencontres. On parle de sélection sexuelle pour désigner spécifiquement la sélection des caractères affectant l’efficacité de la reproduction.

Fonction de la sélection naturelle

 

La variabilité génétique et la sélection naturelle permettent l'évolution, changements graduels des organismes vivants au fil des générations, et l'adaptation au milieu environnant.

La question est de savoir si l'accumulation de petites variations peut expliquer l'apparition de nouvelles espèces ?

Le mécanisme de la S.N. est-il légitimé par la sélection artificielle ?

Eleveur → nouvelles variétés → ? espèces nouvelles

Nature → nouvelles variétés → ? espèces nouvelles

◊ Cette interprétation suppose qu'on ait accepté des définitions très particulières de la variété et de l'espèce : c'est à dire qu'il fallait reconnaître la légitimité de la conception populationnelle de l'espèce :

Espèce : non fixée, ni éternelle 

◊ Population mouvante variant au cours du temps.

◊ En partant de ce concept :Les éleveurs parviennent-ils à créer des espèces nouvelles ? c'est à dire que la variabilité d'une population à un moment donné serait sans limite !!!

Oui pour Darwin

Non, les éleveurs n'ont jamais pu créer des espèces nouvelles

CONCLUSION : la diversité observée dans la nature ( classes, ordres, familles) n'est pas correctement expliquée par comparaison boîteuse S.N. et sélection artificielle .

Critiques

1 ° Pour les animaux, plantes, il existe une sphère de variations dont l'organisme ne peut sortir. 

◊ Remarque : de nos jours, le problème se pose sous une forme plus précise, spécialement grâce à la distinction entre phénotype et génotype.

2°  Comment la SN peut elle percevoir et conserver des inovations, qui à leur début, ne peuvent qu'être minimes et peu avantageuses pour l'organisme. ? Quelle est l'utilité des rudiments d'organes ? 

6.3 Les théories darwiniennes auxilaires ou ceinture de sécurité

Darwin postulait que les mêmes petites variations apparaissent simultanément dans un grand nombre d'individus; en plus elles réapparaissent plusieurs fois de plus. A l'époque, ce postulat est jugé insuffisant

Renforcement :

 1° Grande importance à donner à l'action directe et définie des conditions extérieures Changement des conditions de vie, uniformité des causes → transformation de la population dans un "sens déterminé"...   

 UNIFORMITE DES EFFETS

Tendance à varier de la même manière  : le milieu donne une sorte d'élan à l'organisme ; ce serait un frein (?) à l'hérédité intermédiaire. Ces deux renforcements ne modifient en rien l'idée d'évolution par sélection intermédiaire , qui est toujours le processus évolutif n°1

Existence de variations neutres : transmissibles à la descendance, elles seraient responsables du polymorphisme dans certaines espèces ( voir théorie neutraliste de Motoo Kimura ).

L'usage et le défaut d'usage : l'habitude peut faire naître des caractères qui seront ensuites conservés, ex Autruche, Giraffe...

Lois de la croissance : corrélations organiques ou variations corrélatives. 

6° Tendance à varier dans une même direction et action directe et définie des conditions du milieu : idem 1° et 2° mais dans ce cas , pas d'aide de la SN. 

7° La Sélection sexuelle : différent de la SN ; lutte entre entre mâles.

L'isolement : facteur important de la spéciation.  

CONCLUSIONS 

1° Théorie éclatée de moins en moins sélectionniste .

2° Darwin se rapproche de Lamarck

3° Les remaniements apportent de l'incohérence et la puissance explicative n'est pas accrue.

4° Quid des chaînons manquants ? des chaînons de transition ?

Pour Agassiz, le fait de l'évolution n'est pas établi de façon sûre

Pour Darwin, l'évolution est continue, les manques venant des imperfections des documents géologiques.

7. HAECKEL Ernst ( 1834 - 1919 ) 

- Ouvrage : morphologie générale des organismes. C'est dans cet ouvrage qu'il énonça pour la première fois sa " loi biogénétique fondamentale "   

- Grandes idées :

Loi biogénétique fondamentale : une des grandes lois de l'évolution .

 Récapitulation de la phylogénèse par l'ontogénèse

 Cela signifie que les embryons des Vertébrés supérieurs passent au cours de leur développement par des stades rappelant fortement les embryons des formes mons évoluées.

 Ex comparaison d'embryons de Tortue, Poulet, Homme...

Remarque : Par suite d'une accélération du développement sexuel, l'embryon d'une forme préfigue l'adulte de la descendance. Ce phénomène hypothétique au départ portait le nom de pédogénèse 

La pédogénèse serait à la base de la foetalisation  ( caractères communs à la fois aux embryons de singes anthropoïdes et à l'homme adulte ) , L'homme serait un singe foetalisé;

sans-titre-541.jpgIdée de ce processus : faciliter le déclenchement d'une nouvelle poussée évolutive et donc de produire un rajeunissement de la lignée en éliminant les caractères spécialisés apparaissant tardivement chez l'individu.  

Cette théorie du développement de l'être humain (ontogénèse) a été élaborée par Louis Bolk (dans les années 1920-1930 en se fondant sur l'observation d'une série de caractéristiques communes de l'homme avec de jeunes primates . La théorie de Bolk fut vite obsolète car elle expliquait cet état de fait par un facteur hormonal.

Dans les années 1970 Stephen Jay Gould a réhabilité les observations de Bolk en les réinterprétant à la faveur des connaissances de la science (évolution en mosaïque) [1].

Selon cette approche, la boîte crânienne non soudée à la naissance, l'absence de pilosité du bébé ou la faiblesse de l'appareil musculaire sont des marques de néoténie.

L'importance de la néoténie pour la biologie humaine a été étudiée par Desmond Morris (par exemple dans son très célèbre ouvrage : Le Singe nu), notamment pour expliquer la désirabilité des caractères juvéniles chez la femme (voir attirance sexuelle).

L'hypothèse du caractère néoténique au sens large de l'être humain procède aussi d'une dimension anthropologique et philosophique, soulignée entre autres par le philosophe français Dany-Robert Dufour: du fait de son inachèvement, l'homme serait un être intrinsèquement prématuré, dépendant de la relation à l'Autre, d'où la substitution nécessaire de la Culture à la Nature propre à cette espèce, et sa place particulière dans l'histoire de l'évolution, l'homme se réappropriant le monde par la parole, la croyance symbolique et la « création prothétique », c'est-à-dire la technique.

Le paradoxe de la « débilité » naturelle de l'humanité au regard de sa supériorité évolutive pourrait être expliqué par une hypothèse encore plus audacieuse : par son essence inachevée et naturellement indéterminée à la naissance, l'homme jouirait d'une supériorité sélective du fait de l'extraordinaire plasticité des adaptations culturelles au regard de la sélection naturelle.

La technique et la culture se substituant à la programmation instinctuelle des autres animaux, créent la possibilité d'adaptations beaucoup plus rapides que celles permises par le processus darwinien de sélection naturelle, fondé sur la transmission des caractères génétiques.

Cette disposition implique en contrepartie l'extrême vulnérabilité des petits humains et leur longue dépendance vis-à-vis des sujets adultes, la socialisation constituant une étape nécessaire, longue et coûteuse en énergie, à la formation d'individus viables et autonomes.

Konrad Lorenz dans Psychologie et phylogénèse évoque la néoténie humaine. Il la relie à sa curiosité et son ouverture au monde et sa déspécialisation. Elles en font un être curieux non spécialisé.

2° Hérédité des caractères acquis 

8. LE NEODARWINISME D'AUGUST WEISMANN. ( 1834-1914 )

- Ouvrage : la continuité du plasma germinatif comme basqe d'une théorie de l'hérédité.

Grandes idées

- Les lois de Mendel sont maintenant connues donc rejet de la théorie sur l'hérédité des caractères acquis

- Continuité du plasma geminatif : la transmission d'une génération à l'autre d'un tissus de constitution chimique et surtout moléculaire déterminée appelé plasma germinatif

Impossibilité de la transmission de l'acquis parce que le plasma germinatif  n'est pas produit à chaque individu mais dérive du précédent. L'individu constitue un tissus nourricier pour le plasma germinatif.    

 9. LE MUTATIONNISME DE HUGO DE VRIES (1848-1945)

- Ouvrage : La théorie des mutations : expériences et observations sur l'origine des espèces dan le règne végétal.

- Observations : on avait déjà observé des variations "brusques" chez les plantes vers les années 1590, puis Jordan, au 19 è avait observé sur Draba verna et avait décrit le "jordanon" ou espèce élémentaire.Les espèces élémentaires diffèrent de leur ancêtre par l'apparition d'un caractère nouveau ( différence avec variété ).

- Théorie : deux grandes idées :

+ Apparition de mutations qui sont des variations brusques héréditaires

+ Action de criblage par la sélection naturelle ; travaux réalisés sur Oenothères

Les lois de la mutabilité :

1° Des nouvelles espèces élémentaires apparaissent subitement sans intermédiaires  

2° Les nouvelles formes apparaissent à côté de la souche principale et se développent avec elle.

3° Les nouvelles espèces élémentaires montent immédiatement une constance absolue

4° Les nouvelles espèces élémentaires apparaissent en un grand nombre d'individus. 

5° Relations entre mutations et fluctuations : Darwin admettait que les espèces naissaient par la lente accumulation de déviations faibles et fluctuantes, et que les mutations ne doivent être regardées que comme des fluctuations extrêmes, résultant en général, de la sélctions continue de faibles différences dans une direction donnée.

Les expériences de De Vries montrent le contraire   

6° Les mutations ne se font dans presque toutes les directions .

◊ Remarque : Cette théorie sera reprise et amplifiée par Morgan et ses élèves.   

 

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 07/03/2020

  • 4 votes. Moyenne 3 sur 5.

Ajouter un commentaire

Anti-spam
 
×