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Biodis Site scientifique et culturel

Dendrologie - sylviculture 6

Le Genre Picea

Etude du genre Picea sp

A. Caractères botaniques et dendrologiques principaux du Genre

  •  Arbres généralement très élevés à tige rectiligne et à ramifications très bien verticillées. La flêche est toujours pointue , ce qui les différencie des Sapins dont le port devient tabulaire en fin de vie.
  • Rameaux sillonnés, les aiguilles sont insérées sur un petit coussinet protubérant et sont persistantes pendant plusieurs années.
  • Cônes pendants et ne se désarticulant pas à maturité mais tombant en entier et vides de graines sur le sol
  • Graines petites ovoïdes, nettement pointues à une extrémité et logée dans une petite dépression d'une aile bien développée et caduque
  • sur la base de caractères botaniques, on distingue deux sections d'Epicéas.

 

- La section des Eu-Picea : feuilles à section quadrangulaire , mucronées, de même couleur sur les 4 faces.

- La section des Omorika : feuilles aplaties à deux faces , vertes à la face supérieure et présentant à leur face inférieure deux bandes stomatifères blanchâtres ou glauques.

 

B. L'Epicea commun : Picea abies ( syn. Picea excelsa )   

PICEA ABIES

1) Caractères botaniques

  •  Feuilles (aciculaires) courtes ( 1,5 à 2 cm), vert foncé, relevant de la section des Eu-Picea, persistantes 3 à 5 ans.
  •  Cônes longs de 10 à 15 cm., bruns-clair, luisants à maturité, à écailles fines et à bords tranchants. Leur forme peut varier selon les écotypes.
  •  Ecorce finement écailleuse, rouge-brun, idem pour les rameaux qui sont, en outre, glabres.
  • Graines d'un brun-marron mat uniforme, longues de 4 à 5 mm..

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  • Epiceas à cônes verts et à cônes rouges : division opérée dans les nombreuses races géographiques ou écotypes, sur base du critère de couleur des jeunes cônes :

- les Epiceas à cônes verts : ce sont des Epiceas de basse altitude , à branches longues et à rameaux pendants.

 

- les Epiceas à cônes rouges  : ce sont des arbres d'altitude élevée à branches plus courtes, plus raides et à ramules non pendantes, parfois recourbées à leur extrémité.

- Il existe d'autres formes à teintes intermédiaires.

2) Dispersion synécologie

a) Aire naturelle

Picea abies 1

  • Elle est très vaste, nettement continentale et comprend 3 parties distinctes :

 

- 1) Une partie septentrionale : plaines et collines de toute l'Europe du Nord ( Scandinavie, Nord de la Pologne, Russie.) elle se prolonge vers l'Est dans le Nord de l'Asie ( Corée, Japon )

- 2) Une partie Hercynienne-carpathique **: collines et montagnes hercyniennes de l'Europe centrale, les Carpathes et les massifs montagneux roumains.

/**La chaîne varisque ou chaîne hercynienne est la grande chaîne de montagne qui se forme du Permien au Carbonifère lors de la collision des continents Gondwana et Laurentia-Baltica pour former le super-continent Pangée. Cette chaîne est aujourd'hui érodée et la plupart des témoins géologiques de cette collision sont des roches métamorphiques et des granites, roches qui constituaient autrefois la racine profonde du massif.

On retrouve de nombreux témoignages en Europe où la chaîne s'étend sur 700 à 800 km de large et plus de 3 000 km de long :

  • massifs cristallins externes des Alpes ;
  • Vosges et Forêt-Noire (massif schisteux rhénan) ;
  • Massif du Hartz
  • Massif de Bohême ;
  • Massif central ;
  • Morvan ;
  • Massif armoricain ;
  • Montagne Noire ;
  • Oural ;
  • Ardennes ;
  • Corse (la plus grande partie, au Sud) ;
  • Sardaigne ;
  • Sud-Ouest de l'Irlande ;
  • Portugal et Ouest de l'Espagne;

... mais aussi en Afrique :

  • Méséta marocaine: Massif Central marocain, Rehamna, Jebilet...
  • Mauritanides

... et sur le continent Nord-américain (partie alléghanienne des Appalaches).

Cette grande orogénèse est contemporaine pour partie de l'orogenèse acadienne qui forma la chaîne des Appalaches aux États-Unis.

En Europe, les massifs hercyniens sont principalement constitués de granites d'âge carbonifère et de roches métamorphiques (gneiss et micaschistes), localement des grès, ainsi que des dépôts houillers également carbonifères./

- 3) Une partie alpine et dinarique*** : hautes montagnes de l'Europe centrale et sud - orientale : les Alpes avec leurs prolongements dinariques. Les Vosges, le Jura et la Forêt noire font aussi partie de ce domaine

/***Les Alpes dinariques s'élèvent dans les Balkans, au sud de la plaine de Pannonie, et plongent en un chapelet d'îles dans la mer Adriatique. Elles sont situées à l'extrémité orientale de l'arc alpin et couvrent entre 140 000 et 175 000 km selon les approches, sur une longueur de 645 km, des limites des Alpes juliennes, au nord de la Slovénie, jusqu'aux pieds des monts Šar en Albanie et aux monts Kopaonik en Serbie.

Le système structural des Alpes dinariques fait partie des chaînes alpines périméditerranéennes (ou chaînes péri-téthysiennes). Au cours du Crétacé supérieur, le rapprochement des plaques arabo-africaine et eurasiatique met un terme à l'ouverture de la mer Téthys et une zone de subduction se met en place. Elle est suivie à l'Oligocène par une collision continentale qui donne naissance aux Alpes centrales par compression de la sous-plaque adriatique contre la sous-plaque dinarique. Le soulèvement en marge des Alpes dinariques est plus tardif et se poursuit actuellement comme le prouve l'activité sismique modérée, en particulier le long des failles.

Il existe une discontinuité entre les Alpes et les Alpes dinariques en raison de la tectonique du Pliocène qui est à l'origine des structures géologiques actuelles. En paléogéographie, l'unité entre les Dinarides et les Hellenides au sud est désignée sous le terme d'orogenèse dinaro-hellenique. Les unités morphostructurelle, géotectonique et géomorphologique des Alpes dinariques sont aussi une section des systèmes montagneux néoalpins.Les Alpes dinariques sont principalement constituées de roches sédimentaires comme de la dolomite et du calcaire formés dans la Téthys il y a 200 millions d'années, du gypse ou des roches détritiques (sable, flysch, conglomérats), formées au cours du Mésozoïque et du Paléogène dans les mers et les lacs qui recouvraient la région./

  • On peut remarquer que l'Epicea n'existe pas à l'état naturel en Europe occidentale et ses massifs montagneux : le Massif central, les Pyrénées, l'Ardenne, les montagnes des Iles britanniques . Dans toutes ces régions, il a, cependant, été largement propagé par la sylviculture.  

 

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b) Peuplements

- Dans la partie septentrionale de son aire naturelle, il est l'élément fondamental de la Forêt circumboréale européenne ( la taïga) où il forme des peuplements purs ou presque. l'accompagnent le Pin sylvestre , le Tremble, les Bouleaux verruqueux et pubescent ( pour l'essentiel ).  

- Dans les plaines polonaises, il forme des forêts mélangées avec le Chêne pédonculé, le Charme, les 2 Bouleaux, le Pin sylvestre et parfois le Mélèze d'Europe.

- Dans les montagnes d'Europe centrale, il occupe des zones de moyenne et haute altitude où il forme, à nouveau, des peuplements purs ou presque . Ils déterminent aussi un étage de végétation: le Picetum. A la partie inférieure ( avec le Hêtre, le Sapin pectiné, l'Erable sycomore ... et supérieure ( avec le Mélèze d'Europe ), il peut cependant former des forêts mélangées.

c) Races et écotypes   

Du fait de la très grande étendue de son aire naturelle, l'Epicea possède de nombreuses races géographiques et de multiples écotypes. Pour notre pays, le travail de sélection s'oriente surtout vers la recherche d'écotypes :

- de basse altitude

- de débourrement tardif

Ces deux conditions permettent d'augmenter les chances d'échapper aux dégâts occasionnés par les gelées tardives.

- à forte croissance

- à branches fines et à bon port d'une manière générale.

Ainsi les meilleures provenances sont, par ordre décroissant :

- Les élites : peuplements à graines de Bayai et Lavaux ( Mellier ) pour lesquels l'A.A.N.T atteint à 80 ans 18,19m3/Ha/an. La finesse des branches est également remarquable. 

- Les recommandables :

- vergers à graines de Halle ; environ 40 peuplements à graine en Belgique.

- Peuplements à graines allemands dont l'altitude reste inférieure à 700 m. ( ex. Forêt Noire ). 

- Sud de la Pologne : Istebna

- Roumanie : Bucovine

- Tchécoslovaquie : sous 900 m.

- Les déconseillés

Provenances de N.E. de la Pologne, autrichiennes, françaises, suisses,,italiennes, yougoslaves, bulgares, bulgares; sud de la D.D.R.

- à proscrire :

Provenance de la partie septentrionale de l'aire de l'épicéa commun pour lesquelles les productivités sont vraiment trop faibles ( A.A.A.T. de l'ordre de 3 à 7 m3/Ha/an ). Provenances d'altitude supérieure à 1100 m.

3) Caractères dendrologiques

a) Dimensions

Arbre de première grandeur pouvant atteindre 40-50 m.de hauteur pour 3 m. de circonférence dans son aire naturelle. 

b) Port 

Peut-être le plus droit de tous les Gymnospermes, cime toujours pointue et cônique, assez étroite à fort étroite  ( cfr notion d'épicéas de basse et de haute altitude ), cime régulièrement verticillée.

c) Enracinement

Le pivot central s'oblitère dès la première année de croissance, celà engendre un enracinement typiquement traçant, mais très étendu et ramifié. L'épicéa commun est dès lors, très facilement déraciné par le vent et les neiges collantes.

Il adapte cependant son enracinement autype de sol: ainsi, dans les sols secs en surfacemais assez profonds, il est moins étendu en largeur et davantage en profondeur. C'est l'inverse dans les sols au drainage réduit.    

d) Couvert

  • très épais individuellement ( à ce niveau, il est battu par le seul sapin pectiné)
  • de plus, on sait le maintenir à de très fortes densitésen peuplement équienne ( sans doute le champion à cet égard )
  • ces deux éléments expliquent l'absence de toute végétation arbustive ou herbacée en pessières jeunes et adultes, il faut attendre un âge assez avancé pour la voir apparaître ( +/- 50 ans)
  • l'épicéa abandonne une litière abondante qui se décompose malet livre un humus qui a tendance à être brut et très acide. En pessière, les formes d'humification iront donc, généralement, du moder au mor.
  • polémique concernant la supposée dégradation des sols et la qualité des eaux s'écoulant des bassins versants enrésinés

 

e) Longévité 

4 à 5 siècles en haute montagne dans son aire naturelle . Chez nous elle est beaucoup plus courte et décroît plus le climat est doux : 110 ans et plus en Haute Ardenne, 80-90  ans en Moyenne-Ardenne, 50-60 ans en Basse-Ardenne, il est donc généralement exploité entre 60 et 120 ans.  

4.  Exigence climatiques et édaphiques

a) Exigences climatiques

  • L'épicéa commun est une essence de climats froids continentaux ou montagnards ayant comme caractéristiques communes : étés arrosés, courts mais beaux ainsi que des hivers rigoureux  et longs. il demande donc un hiver froid et prolongé, humide ou non, afin dassurer un repos de végétation suffisant. Il exige une atmosphère assez humide avec des pluies fréquentes et suffisantes durant la période de végétation qui est courte mais active ; la stagnation, les brumes, les brouillards ne semble pas nécessaire ; l'épicéa commun souffre beaucoup des étés secs et chauds des régions de basse altitude.
  • Dès la basse Ardenne, les précipitations annuelles sont suffisantes : 800 à 1000 mm/an avec 250 à 270 mm/été.; à ce niveau , on admet comme limite thermiqueb max, l'isotherme de 0,6°C pendant le mois le plus froid de l'année : celà équivaut pour l'Ardenne à arrêter vers le bas l'extension de l'épicéa commun approximativement à l'altitude de 500m et à 450 m pour les crêtes de l'Eiffel.

 

b) Exigences édaphiques

  • L'épicéa commun est une espèce très plastique , quoiqu'il préfère comme toutes les essences, des sols profonds, meubles, frais, bien drainés etc... Ainsi sait-il tirer ( remarquablement ) parti des sols médiocres.
  • Peu de propriétés physiques déficientes lui font peur : des sols il réclame surtout un degré constant et élevé d'humidité ; sans pour autant supporter l'eau stagnante, il s'adapte bien aux sols dont le drainage est ralenti ( par ex. les sols compacts très humides mais il y verse aisément ). Il fuit les sols compacts à régime hydrique alternatif, les sols filtrants et secs ( ex. les régions sablonneuses, les calcaires superficiels et fissurés); il végète dans les sols tourbeux mais s'accommode de tourbières assainies où l'épaisseur de tourbe est inférieure à 50 cm.
  • C'est une essence très frugale, cependant moins que les pins. Elle est indifférente à la nature minéralogique des sols, mais il est prudent de ne pas l'introduire en zone calcareuse en Belgique, car les sols y sont trop secs: c'est donc un faux calcifuge.
  • On a remarqué qu'il poussait mal sur des sols couverts de Callune ( très pauvres ).
  • L'épicéa commun réagit cependant bien à la fertilité des sols : remarquables productions dans les anciennes terres agricoles ( où il est, hélàs, victime de la pourriture rouge, et ce d'autant plus que l'altitude est faible ).

 

5. Tempérament

  •  Distinction nette à faire entre la jeunesse ( jusqu'à 5-10 ans ) et la suite : dans sa phase juvénile, l'épicéa commun, alors à l'état de semis ou de jeunes plants est +/- sciaphile; il craint alors l'insolation directe, les gelées tardives et les vents dessèchants. Les sujets introduits par plantation sont déjà plus âgés et plus aptes à vivre sans abri, sinon un abri, surtout latéral, est tout indiqué,particulièrement dans les stations microclimatiquement rigoureuses, par exemple les fonds à gelées.
  • Passé ce stade, l'épicéa commun devient tout à fait héliophilen et robuste; il forme cependant des massifs très serrés ( caractère de sciaphile) et ce, d'autant plus que le milieu lui fournit de la fraîcheur dans l'air et dans le sol.
  • Les plantations sont le plus souvent réalisées à plein découvert, il n'est donc guère étonnant de les voir endommagées et leur croissance retardée à cause des néfastes gelées tardives et celà jusqu'à une hauteur de 2-3 m. 

 

6. Reproduction    

  • Dans la nature, uniquement par les semences.
  • La fructification en massif débute vers 50-60 ans. En Belgique, elles sont souvent abondantes et fréquentes surtout si les arbres sont bien isolés ( tous les 3 à 6 ans), en région de basse altitude, elle commence plus tôt encore.
  • La floraison se fait vers la fin mai ou au début de Juin; la maturité des graines intervient en automne de la même année et leur dissémination, normalement, au printemps de l'année suivante.
  • La récolte des cônes mûrs se fait sur les arbres vivants par cueillette, mais le plus souvent on choisit des arbres abbatus dans les coupes en exploitation ( fin novembre ).
  • La graine, légère et ailée, se disperse bien avec le vent; en Ardenne on peut espérer une bonne dissémination jusqu'à 30 m de la lisière du peuplement semencier.
  • La faculté germinative est bonne et la graine se conserve aisément pendant 3-4 ans. Les bonnes années à graines, réduisent la croissance en hauteur et diamètre. 
  • Depuis plus de 20 ans , on pratique le bouturage et la culture in vitro qui se révèlent deux techniques prometteuses pour les besoins de la sélection génétique et des pépiniéristes .

 

7. Croissance et production

  •  La croissance des semis en forêt ou des jeunes plants (S2R2) transplantés est lente à très lente pendant plusieurs années. Les S2R2 boudent notamment 1 voire 2 ans. Ensuite la croissance devient active et soutenue.
  • En règle générle, l'épicéa commun, eu égard aux sols dans lesquels on l'installe parfois, doit être condidéré comme une essence productive : A.A.M.T a 50 ans en moyenne compris entre 7 et 14 m3/ha/an. La croissance et la production sont rapides et longtemps soutenues dans les stations favorables , tandis que dans les stations trop chaudes ou trop sèches, elles restent modérées , quoique parfois très bonnes dans le jeune âge mais déclinant nettement à un âge peu avancé.
  • Deux autres éléments doivent être pris en compte pour compléter ces données de production et de croissance: 1) les pessières livrent peu d'arbres défectueux ; 2) les pessières présentent des densités exceptionnelles, donc de gros volumes sur pieds.

 

8. Dangers et ennemis

a) Les dangers climatiques   

  • les vents : l'épicéa commun est souvent victime de bris de branches, de tronc, de cime mais surtout de déracinements, surtout lorsque les sols sont mal drainés ou fort superficiels, ou encore lorsque le peuplement est exposéeou entr'ouvert.
  • les neiges : fort dommageables dans les régions océaniques, à basse altitude, parce qu'elles y sont collantes, lourdes.
  • les sécheresses : les étés chauds et secs sont il supportés par cette essence et ce d'autant plus qu'ils sont longs. Les dommages vont de la mortpure et simple ( surtout chez les jeunes individus ) à une perte +/- importante de production ( qui se prolonge généralement l'une ou les années suivantes, en passant par de sournois affaiblissements déterminants des attaques parfois virulentes de pourriture rouge, d'Agaric mièllé, d'ipides...
  • les gelées hors saison : l'épicéa commun est sensible aux gelées tardives surtout : celles-ci provoquent la mort des jeunes pousses; les semis et les jeunes plants en souffrent tout particulièrement, ils en meurent rarement et le plus souvent ces gelées ne déterminent que quelques années de perte de production.
  •  les coups de soleil : assez rares.

 

b) Ennemis végétaux

  • l'agaric miellé Armillaria mellea Vahl.  L'Agaric miellé, ainsi appelé à cause de la couleur de son chapeau, est un champignon extrêmement répandu et très nuisible. Comme parasite, il s'attaque presqu'exclusivement aux résineux : au Pin Sylvestre, au Pin Wymouth, au Pin Laricio, au Sapin, à l'Épicéa et au Mélèze. C'est un champignon est un champignon basidiomycète lignicole cosmopolite, commun et polymorphe, typiquement fasciculé.

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Les sporophores se développent en grandes touffes sur les racines, les souches, voire les troncs de feuillus et plus rarement des conifères. Le champignon attaque également la vigne et les arbres fruitiers. C'est un redoutable parasite qui provoque un "pourridié" du bois.Armillaria mellea est responsable de la pourriture des parties vivantes du bois. Elle dégrade dans un premier temps le système racinaire de l'arbre puis le collet et la base du tronc entraînant un dépérissement plus ou moins rapide du sujet atteint. À ce stade, une lésion se produit au pied de l'arbre et l'attaque du cambium se révèle par un écoulement de sève colorée. Au niveau des racines fortement attaquées, du collet, on observe sous l'écorce la présence de moisissures blanches et des filaments noirs appelé rhizoïde qui constituent un élément important pour le diagnostic

  • la pourriture rouge : L'Ungulina annosa produit la maladie du rond en attaquant les racines des pins sylvestres, pins maritimes, épicéas et plus rarement des sapins. L'attaque ne se limite pas aux racines pour l'épicéa qui présente jusqu'au tronc une pourriture alvéolée brun rouge. Il ravage souvent des peuplements de 40 à 60 ans, mais tue aussi des             jeunes plans et continue ses ravages sur les grumes humides après l'abattage. Le mal se propage par le mycélium qui chemine d'une racine à l'autre au travers du sol, et, d'autre part, au moyen des spores que les rongeurs, par exemple, peuvent transporter d'une racine à l'autre.  Ainsi, à partir d'un arbre atteint, la maladie se propage concentriquement    (d'où son nom) et le meilleur moyen est encore d'effectuer des peuplements mélangés de résineux et de feuillus,ceux-ci formant barrière bien que, très rarement à vrai dire, le sorbier, l'alisier, le bouleau et le hêtre aient parfois été atteints).
  • la rouille des aiguilles ( Lophodermium sp.) : d'ordinaire, champignons peu virulent et dont les dégâts sont peu graves ; mais depuis quelques temps, certaines pessières sont victimes d'attaque généralisées qui entraînent des chutes considérables d'aiguilles et provoquent la mort de certains individus.

 

c) Ennemis entomologiques

- Coléoptères

  • l'hylobe du pin
  • l'hylésine géante ( dendroctonus micans ), scolyte
  • l'ips chalcographe, scolyte
  • l'ips typographe, scolyte
  • le Bostryche liseré ( Xiloterus linentus ) : xylophage s'attaquant aux grumes fraîchement abattues et dépréciant fortement le bois d'oeuvre par ses petites galeries de ponte qui pénètrent profondément dans le bois et qui sont colonisées par un champignon noir. Lutte : écorçage sitôt l'abbatage effectué ou arrosage des grumes par l'eau.

Les Ips, scolytes ( Bostryches également ) sont de petite: taille (1 à 9 mm) mais sont les ennemis les plus redoutables des bois sur pied.Ils vivent presque entièrement entre l'écorce et le liber ou dans l'intérieur même du bois. La forme de leurs galeries suffit à distinguer l'espèce.Les métamorphoses se font rapidement (8 à 12 semaines) et les forêts de résineux de la forêt Noire et des Vosges a eu à souffrir considérablement de ces insectes.L'hylobe, plus exactement les hylobes (Hylobius) forment un genre de charançons appartenant à la famille des curculionidae.Comme dans tous les pays du nord de l’Europe, les hylobes sont en Belgique d'importants « ravageurs » des reboisements résineux (épicéa, pseudotsuga, pin, mélèze, cèdre), causant de sérieuses déformations ou la mort des plants dans leurs premières années. Les morsures des coléoptères adultes sur l’écorce de la tige des jeunes plants peuvent anéantir une plantation en quelques semaines

- Lépidoptères

  •  la nonne ( Lymantria monacha ) : C'est un Bombyx dont les chenilles sont défoliatrice. Les femelles et les mâles ont des ailes blanches avec des motifs noirs irréguliers de 20 à 25 mm de long. Les chenilles sont grisâtres foncé avec une bande dorsale irrégulière noir brunâtre. Les oeufs sont pondus en été sur l'écorce, le cycle est annuel.
  • la pyrale ou tordeuse de l'épicéa: peu dommageable

 

- Hyménoptères

  • les sirex ( sirex gigas et s. juvencus ) : parasites plutôt secondaires dont les larves créent des galeries assez larges dans le bois des arbres sur pied ; lutte : bon assainissement lors des éclaircies.Rappellent un peu les guêpes par leur forme et  les rayures de leur abdomen. La femelle pond à l'intérieur des écorces, grâce à une tarière droite. On connaît principalement le sirex commun ou des sapins  et le sirex géant ou sirex des pins. Il y a en général deux générations par an. La larve met au moins un an (parfois 2 ou 3) à évoluer. Ainsi on peut voir éclore     des sirex dans une maison habitée depuis 2 ou 3 ans. Ces insectes  aux mandibules puissantes, causent de très importants dégâts. Toutefois ils ne pondent pas à nouveau sur les pièces      de bois qui les enfermaient.
  • le némate : tenthrédinide dont les larves s'attaquent aux aiguilles de l'année, peu dommageable en Belgique.

 

- Hémiptères

  • Le chermès de l'épicéa ( Chermes abietis ), ce sont des pucerons : ils provoquent de petites galles en ananas surtout sur les épicéas de basse altitude, galles dépréciant la valeur des sapins de noël.

 

 

 

Cliché emprunté au site Aramel de A. Ramel

 

9. Dangers divers

  • le gibier

- à basse altitude : lapin et chevreuil

- à + haute altitude : chevreuil et cerf

Il provoque souvent de graves dégâts et de contraignants impératifs de gestion .

  • le feu
  • Parfois redoutable lors des étés secs et chauds
  • le problème des pluies acides

 

10. Culture en Belgique

a) Répartition des pessières

  • Pratiquement toutes en Wallonie, où elles occupent une surface pouvant être estimée à +/- 200;000 Ha, soit environ 39 % de la totalité de la forêt wallone,la totalité pouvant être estimée à 531.000 hectares. Ces pessières représentent en outre 80 % de la surface résineuse estimée à 248.000 hectares
  • En Belgique, il a d'abord été introduit au 18ème siècle dans les parcs et jardin . En 1810, on l'introduisit en Ardenne orientale, et dans le reste de l'Ardenne depuis 1845. C'est cependant depuis1890 qu'il connaît un vif succès.
  • Les propriétaires privés en détiennent pour 60 %, tandis que les forêts d'épicéas soumises au régime forestier représentent 41 %
  • Géographiquement , elles sont surtout localisées en Basse, Moyenne et surtout Haute Ardenne  ( où c'est l'essence prépondérante ), y colonisant surtout les plateaux ( 86 % des pessières ont une pente allant de 0 à 10 ° et quelques versants. On note également quelques irradiations , pas toujours judicieuses, En Famenne, Condroz, Gaume, Entre - Sambre et Meuse et Fagne. Ailleurs, il n'est vraiment plus à sa place.

 

b) Situation par rapport à la pessière européenne

  • Bonne, nos épicéas ont une production importante, pas trop tardive et soutenue jusqu'à l'âge normal de son exploitation.
  • Les pessières sont divisées en classes :

- Classe I :  H. dom à 50 ans : 30 m--------> 9,6%

- Classe 2 : H. dom à 50 ans : 27 m--------> 32,5%

- Classe 3 : H. dom à 50 ans : 24 m--------> 37,6%

- Classe 4 : H. dom à 50 ans : 21 m--------> 20,3% 

c) Pourquoi ce succès ?

  • C'est en effet l'essence de choix des propriétaires particuliers et même de beaucoup de communes 
  • Sa culture est en effet :

- très facile : éducation très aisée en pépinières, transplantation facile et reprise assurée, exigences réduites et gestion assez simple des peuplements.

- relativement sûre : cfr dangers et ennemis, mais en gros, les peuplements sont assez résistants , moyennant certaines précautions.

- très rémunératrice : les peuplements produisent bien et ce, avec peu de déchets. Le bois est en outre recherché et très bien payé

- Son terme d'exploitabilité n'est pas exagérément élevé.

- l'épicéa commun se plie fort bien aux impératifs de l'austère monoculture en blocs équiennes de ligneux ; il bénéficie donc de tous les avantages de cette sylviculture.

d) avenir

En Belgique, on s'approche fort de la saturation. On commence à voir des signes de réduction de son importance.

Il restera fort intéressant en Haute Ardenne où il permet(tra) de valoriser des sols ou des peuplements feuillus médiocres.

En Moyenne Ardenne, il devrait être associé à d'autres essences, idem, mais pour certains endroits seulement, en Basse Ardenne.

Dans le reste du pays, il est à déconseiller et doit être avantageusement remplacé par d'autres conifères mieux adaptés ( Douglas vert, Pin de Corse...)

Sans titre 610Pessière en cours de mutation vers une futaie irrégulière mélangée. 

11.Bois : Son bois, de faible densité, mais résistant, facile à travailler, est avantageux pour les travaux de charpente en raison de la régularité de son tronc. La partie haute du fût est utilisée pour la lutherie : il sert à fabriquer les tables de résonance de divers instruments. Il faut pour cela des arbres ayant poussé lentement, uniformément et régulièrement.
L'épicéa fournit également une pâte tendre dotée de fibres longues appréciées pour la papeterie. Son écorce est employée pour le tannage.

C. L'Epicea de Sitka : Picea sitchensis

PICEA SITCHENSIS

 

I. Caractères botaniques  

  • aiguilles raides et très pointues, longues de 15 à 30 mm, relevant de la section des Omorika et dont la couleur de la face supérieure est vert-clair
  • jeunes rameaux glabres et de couleur jaune-paille ( donc claire ).
  • cônes cylindriques, de 5 à 9 cmde longueur, à écailles jaunâtres, minces et ouples, à bord ondulé; les bractées ne sont pas apparentes.
  • fût souvent garni de gourmands. 

 

Image de Picea sitchensis issue du cel, du site photoflora ou de la flore de Coste

écorce du tronc brune,écailleuse, se détache par écailles arrondies assez larges chez les sujets adultes.

Sans titre 611

 

2.Dispersion et synécologie  

a) aire naturelle

  • Essence venant de l'ouest de l'Amérique du Nord où elle occupe une aire très étendue en latitude le long  de l'océan pacifique: depuis le nord de la Californie jusqu'au sud de l'Alaska.
  • Cette aire ne s'écarte jamais très fort de la côte et s'arrête vite dans les montagnes de l'arrière pays ( pas plus haut que 1500 m, maximum atteint dans les Monts Olympiques dans le nord de l'état de Washington ).

 

{The native range of Picea sitchensis}

 

b) peuplements

  • Il constitue parfois des peuplements purs ( zones de recolonisation), mais il vit, le plus souvent, dans des forêts denses humides jardinées et mélangées, avec comme essence accompagnatrice principale le Tsuga de l'ouest ( 1/3 épicéa de Dtika, 2/3 tsuga de l'ouest ).
  • On peut ausi le rencontrer avec le thuya géant et le douglas vert. 

 

c) races et écotypes

  • recommandables : nord de l'état de Washington et peuplements à graines européens
  • à déconseiller : état d'Orégon, Colombie britannique, Ile Charlotte,Ile de Vancouver.
  • à proscrire : Alaska, Californie.

 

3. Caractères dendrologiques

a. Dimensions

  • C'est le plus grand des épicéas et un des géants du règne végétal, il peut en effet atteindre 60 et même 80 m de hauteur pour 3m de diamètre.

 

b. Port

  •  Voisin de celui de l'épicéa commun mais :

- La cime est nettement plus volumineuseet moins parfaitement conique à l'état adulte

- La tige est moins parfaitement droite

- Les branches latérales sont plus longues et plus grosses, bref on note un moins bon élagage naturel.

c. enracinement

  •  semblable à celui de l'épicéa commun, mais il s'enracine mieux dans les sols profonds et on y note mois de déracinements.

 

d. Couvert

Très épais également dans la jeunesse, mais il s'éclaircit assez vite avec l'âge et devient un peu moins épais que celui de l'épicéa commun. L'humus est aussi de meilleure qualité.

e. Longévité

  • grande dans sa zone d'origine : 7 à 8 siècles
  • En Belgique, par contre, il paraît guère ne pouvoir dépasser50 à 60 ans. Deux raisons à celà : ses exigences climatiques sont difficilement satisfaites et il est victime de très virulentes attaques de l'hylésine géante.

 

4. Exigences climatiques et édaphiques

a) Exigences climatiques

  • C'est une essence étroitement océanophile exigeant donc des étés modéréments chauds, des hiversdoux, une atmosphère constammenthumide ( avec brumes et brouillard par ex.) et une pluviosité abondante bien répartie.

 

b) Exigences édaphiques

  • Plus strictes que pour l'épicéa commun, en effet :

- Les sols doivent toujours être frais et bien drainés ( notamment par une pente douce ), il supporte moins bien la stagnationde l'eau que l'épicéa commun. Il redoute les terres sèches.

- les sols doivent être profonds

- il est un peu moins frugal que l'épicéa commun, il est tout de même très accommodant pourvu qu'il y ait de l'eau. Il peut croître sur calcaires abondamment arrosés ( faux calcifuge comme l'épicéa commun ).

NB . il grandit bien dans les sols à molinie bien draînés, c'est même pour lui une bonne station alors que les autres conifères y boudent. 

5. Tempérament

  • héliophile, et ce, dès la jeunesse pendant laquelle il supporte moins bien le couvert que l'épicéa commun.
  • robuste mais souffre cependant des gelées tardives ( d'avantage semble-t-il que l'épicéa commun ) et quelque peu des gelées hâtives.
  • Il craint aussi les grands froids hivernaux secs, les hâles désséchants du printemps, les étés chauds et secs.

 

6. reproduction

  • essence colonisatrice dans son aire naturelle.
  • il fructifie précocement, +/- 35 ans, et abondamment.
  • les graines sont petites, de dispersion lointaine, plus lointaine que celles de l'épicéa commun.

 

7. croissance et production

  • Dans son aire naturelle : croissance rapide et longtemps soutenue; dans son optimum il surclasse le tsuga de l'ouest et le thuya géant mais pas le douglas vert.
  • En Europe :

- Dans les stations océaniques convenables ( ouest de la Norvège, Ecosse,...,Plateau de la Croix Scaille, production remarquable valant ou dépassant celle du douglas vert, le tsuga de l'ouest, le sapin géant,..., et surpassant l'épicéa commun. ( et ce jusque 60-70 ans ).

- Dans les autres stations ( le reste de l'Ardenne), production juvénile toujours forte, mais, à pzartir de 30-35 ans, égalée par l'épicéa commun, le tsuga de l'ouest et dépassée par celle du douglas vert et du sapin géant.

  • En Angleterre, on distingue trois classes de productivité :

 

- Classe I : A.A.M.T. à 50 ans 23,3 m3/ha/an

- Classe 2 : A.A.M.T. à 50 ans 20,4 m3/ha/an

- Classe 3 : A.A.M.T. à 50 ans 15,7 m3/ha/an

  • En Belgique, on peut espérer des productions allant de 13 à exceptionnellement 22m3/ha/an à 50 ans .

 

8. Bois et usage

L’arbre est très important pour l’industrie du bois. Son bois est utilisé en menuiserie et en papeterie. On en fait la table d'harmonie de certains instruments de musique (piano, harpe, violon et guitare). Il est également utilisé en archerie pour la fabrication de flèches, du fait de sa grande rectitude et de sa faible sensibilité aux variations thermiques et hygrométriques. De plus, il est considéré comme le bois de référence (selon l'AC43-13-1B) dans la construction des structures d'avions en bois.

9. Dangers et ennemis

a) climatiques

  • fort sensible, plus que l'épicéa commun, à la dessication de l'air et du sol.
  • vents neiges collantes: un peu moins sensible que l'épicéa commun
  • il est moins sensible également aux embruns marins
  • pour le reste cfr tempérament.

 

b) ennemis biotiques

  • cfr epicéa commun, signalons cependant :

- sa sensibilité aussi grande, sinon davantage à l'égard de l'armillaire ( agaric mielleux ) et la pourriture rouge

- sa très grande appétence pour l'hylésine géante, son ennemi quasi mortel

c) divers

Cfr épicéa commun

10. Culture en Belgique

  • Espèce à propager de façon limitée, surtout dans le massif de la Croix Scaille et peut-être aussi en Flandre maritime.
  • Bien y choisir ses stations : par ex. zones en dépression mais bien drainées où stagnent les brouillards.
  • Mieux vaut le mélanger par groupes avec les essences de l'ouest américain plutôt que l'épicéa commun ou d'autres essences europénnes
  • Il peut également servir d'arbre piège au sein des pessières d'épicéas communs pour l'hylésine géante
  • Il possède un certain intérêt ornemental
  • Planter des S2R2 (40 à 80 cm de haut ) à 1 , x 1,75m ( voire 1,75 x 2m ou 2x2m). Eclaircies fortes )à très fortes vers 20 ans, rotation de 3 à 6 ans, par le bas ou systématique.
  • Peuplements à régénérer artificiellement par plantations sans qu'il soit nécessaire de prévoir un abri.
  • Introduit en Europe vers 1830, il représente aujourd'hui environ 600 ha en Wallonie . 

 

Sitka spruce

 

 

 D. L'Epicéa omorica : Picea omorika

 

PICEA OMORIKA 

I. Caractères botaniques 

  • Aiguilles de la section des Omorika, vert foncé sur la face supérieure, aussi courtes ou plus courtes que celles de l'épicéa commun et extrémité obtuse, c.à.d. non piquantes
  • Jeunes rameaux de couleur rouge-brun et velus
  • Ecorce du tronc : jeune, comme épicéa commun, par après s'exfolie en plaques +/- importantes.

Sans titre 613 

2. Dispersion et synécologie.

a) Aire naturelle

  • Très restreinte et morcellée : quelques dizaines d'ha dans les montagnes de Bosnie et de Serbie, entre 600 et 1500 m d'altitude.

 

b) Peuplements

  • purs ou mélangés ( avec des essences de la flore calcaire thermophile
  • ex. de transect sur une montagne de son aire naturelle :

 

Sans titre 612 

 3.Caractères dendrologiques

Picea omorika  

a) Dimensions

25 à 30 m le plus souvent, en moyenne, moindres que l'épicéa commun.

b) Port

Spécial avec cîme étroite, nettement colonaire , les rameaux sont recourbés à leurs extrémités, ils sont portés par une tige élancée et droite , mais moins typiquement que chez l'épicéa commun.

c) Enracinement

Spécial pour un épicéa, il est, en effet, puissant, profond; il résiste donc bien au vent.

d) Couvert

Plus épais que chez le Stika et semblable à celui de l'épicéa commun. Sa fane se décompose cependant mieux.   

4.Exigences climatiques et édaphiques

a) Exigences climatiques

  • Dans son aire naturelle, le climat est montagnard, assez doux ( altitude moyenne, aire nettement méridionale) et assez humide.
  • Il se montre très rustique en belgique , aussi bien en plaine que dans les collines ardennaises.
  • Il supporte mieux la sécheresse que l'épicéa commun.

 

b) exigences édaphiques

  • Il demande des sols meubles assez profondset frais ( mais est bien plus capable que les deux autres épicéas de supporter des sols temporairement secs).
  • Il est très frugal et indifférent, quoiqu'il apprécie particulièrement les sols calcaires.

 

5. Tempérament

  •  Héliophyle mitigé ( capable de supporterun ombrage diffus latéral)
  • Robuste : il ne craint pas les gelées ( même tardives ) et résiste bien aux diverses formes de sécheresse.

 

6. Croissance et production

  • En Haute Belgique, il est dominé par les diverses essences de l'Ouest américain et l'épicéa commun, par celui-ci surtout par sa croissance en diamètre où l'Omorika manifeste une certaine paresse.
  • En Basse et Moyenne Belgique, sa production est souvent meilleure que celle de l'épicéa commun: A.A.N.T. à 30 ans de l'ordre de 10 m3/ha/an. Sa production peut être qualifiée d'assez satisfaisante.

 

7. Dangers et ennemis

Exception faite des dangers de déracinement , ce sont les mêmes que pour l'épicéa commun. Signalons cependant sa grande sensibilité aux attaques de pourriture rouge et d'Armillaire.

8. culture

  • Découvert en 1876, cette essence peut être considérée comme un reliquat de l'époque tertiaire.
  • Il donne de bons résultats en Basse, Moyenne et partie basse de la Haute Belgique; ailleurs, il est nettement surclassé.
  • Il est intéressant là où le climat régional ou local est trop sec pour l'épicéa commun, mais suffisamment humide pour lui. Il est également intéressant en région calcareuse , sur plateaux, exp Nord et ravins.
  • Essence très jolie et assez largement propagée par l'horticulture en parcs et jardins, d'autant qu'il résiste bien à la pollution atmosphérique des villes.
  •  a planter assez serré : des S2R2 de 20 à 50 cm de haut. à 1,5 x 1,5 m; plants chers en pépinière.

 

E............ Et quelques  autres Epicéas 

1. Picéa orientalis  

C'est un grand arbre à feuillage persistant atteignant 30 à 45 m de hauteur (exceptionnellement 57 m), avec un diamètre de tronc allant jusqu'à 1,5 m (exceptionnellement jusqu'à 4 m).

Les pousses sont brun chamois, et modérément pubescentes (poilues). Les feuilles sont en forme d'aiguille, les plus courtes de tous les épicéas, et font 6 à 8 mm de long, sont rhombiques en section transversale, vert foncé avec des lignes discrètes de stomates. Les cônes sont minces cylindriques ou coniques, de 5 à 9 cm de long et 1,5 cm de diamètre, rouge à violet quand ils sont jeunes, brun foncé à maturité 5 à 7 mois après la pollinisation, et ont des écailles rigides, arrondies.

appelé Epicéa d'Orient ou sapinette d'Orient , cette essence est originaire du caucase et du Nord-Est de la turquie , c'est un très bel arbre d'ornement.

2. Picea rubra ( ou rubens)

form

sapinette rouge, originaire du Sud est du Canada et du Nord est des U.S.A., fort proche de l'Epicea commun sans lui être supérieur.

 

L'Épinette rouge est un arbre de taille moyenne pouvant atteindre 28 m de hauteur

Son écorce mince et écailleuse est de couleur brune à rougeâtre pâle, et ses rameaux sont orangés. Ses aiguilles mesurent de 1,2 à 2,1 cm et leur section est quadrangulaire

File:RedSpruceForestOnSpruceKnobWV.JPG

Son nom d'épinette rouge fait allusion au cônes qui sont de couleur brun-rougeâtre

3. Picea glauca

Nom commun : Épicéa glauque, Épicéa blanc, Épinette glauque, Sapin du Canada au Canada plus connu sous le nom d'Épinette blanche, Épinette du Canada, Sapinette blanche ou Prusse* blanche, nommée par les anglophones 'White spruce', 'Canada spurge', 'Cat spurge', ...

 

catégorie : arbre  monoïque (conifère), d'une grande longévité ( 200 ans et plus), à l'enracinement très ramifié, superficiel et traçant. Écorce lisse d'un brun grisâtre avec l'âge devenant écailleuse laissant apparaître la couleur rose saumonée de l'écorce interne, ramure verticillée dirigée vers le bas, vers la cime la pointe se redresse. Les jeunes rameaux sont d'un vert de gris pourpré ou orangé et légèrement pubescent.
Le renouvellement des nombreuses aiguilles s'effectue en cinq ans et demi, les bourgeons de 6mm sont ovoïdes, obtus et écailleux.
port : élancé, conique, pyramidal large à la base, autour d'un fût rectiligne, sa silhouette est variable selon l'altitude et les conditions climatiques.
feuillage : persistant, vert à vert bleuté glauque, pointillé de bandes blanches sur chaque face, dégageant lorsqu'on le froisse une odeur de résine âcre assez désagréable. Aiguilles quadrangulaires rectilignes (2,5 à 3,5cm x 1mm) à l'apex pointu, les jeunes pousses sont d'un vert acide (voir photo).
floraison : unisexuée au printemps courant mai-juin selon climat. En cime au bout des rameaux, les fleurs femelles parviennent les premières à maturité, en petits cônes dressés puis inclinés, verdâtres virant au rouge pourpré, et plus bas dans la ramure lorsque les femelles ont été fécondées par le pollen des arbres avoisinants, les fleurs mâles d'un jaune virant au jaune rougeâtre, se développent en chatons ovoïdes nettement plus gros environ 1 à 2cm; ce processus évite l'autopollinisation.
Au printemps, ses abondantes quantités de grains de pollen dispersés par le vent ne semble pas jouer un rôle allergénique.
cônes : étroits cônes (3 à 8cm) brillants, cylindriques brun roux, dressés au début puis pendants, mettant une année pour parvenir à maturité, contenant sous chacune des écailles imbriquées et flexibles à marge entier, arrondi et lisse 2 petites graines brunes (2 à 4mm) ailées qui sont dispersées à la fin de l'été par le vent.
croissance : lente ou plus rapide variant selon l'altitude et les conditions climatiques.
hauteur : 45 à 50m pouvant atteindre pour les centenaires 60m de haut, Ø tronc entre 0,50 à 1m.
plantation : automne.
multiplication : semis de graines ou bouturage assez délicat.
sol : bien drainé, pas trop sec.
emplacement : toutes les expositions lui conviennent, c'est une essence de semi lumière tolérant bien momentanément l'ombre des autres essences.
zone : 2 - 9 de préférence sous climats frais et humides, excessivement sensible aux vents qui sont fréquemment responsables de son déracinement dans les forêts.
origine : forêts septentrionales et boréales de l'Amérique du Nord, sur l'ensemble du Canada excepté le long du Pacifique, présente au nord-ouest dans le territoire du Yukon, les provinces de Colombie britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau Brunswick, Nouvelle-Écosse, île du prince Édouard; aux États-Unis présente dans les forêts boréales de l'Alaska et dans les états frontaliers du Montana, Wyoming, Dakota du Sud, Minnesota, Wisconsin, Michigan, état de New York, Vermont, Nouvelle Hampshire et Maine dans les plaines inondables, le long des cours d'eau jusqu'à 1600 à 2000m d'altitude selon climat, présente aussi à Saint Pierre et Miquelon (France), à tendance à coloniser les terres à l'abandon.
entretien : il est conseillé de bassiner les jeunes plants.
Comme les autres épinettes, elle peut subir les attaques d'insectes sylvicoles comme les scolytes, sujet à la pourriture rouge, la pourriture fusarienne des racines, aux chancres et il peut présenter des galles qui sont développées par un puceron Adelges abietis.
En Amérique du nord l'esp-ce subi périodiquement (+ ou - tous les 30 ans) des attaques ravageuses d'une chenille Choristoneura appelée tordeuse des bourgeons de l'épinette.
NB : Son nom Picea  mot d'origine latine qui signifie arbre à résine, venant de 'pix' qui désigne la poix, et son nom spécifique glauca  fait référence à ses aiguilles glauques.
L'épinette blanche est l'emblème de la province du Manitoba où elle pousse au nord dans les forêts boréales où l'on trouve couramment des hybridations naturelles avec l'épinette d'Engelmann Picea engelmannii * Parry ex Engelmann, c'est une essence utilisée dans l'aménagement paysager et surtout dans le reboisement des forêts, plantée en association avec des feuillus : bouleaux à papier Betula papyrifera, peuplier baumier Populus balsamifera  et peuplier faux- tremble Populus tremuloides, en mélange avec l'épinette noire Picea mariana  et le sapin baumier Abies balsamea .
Propriétés et utilisations :
Son bois blanc rectiligne élastique et souple surtout utilisé dans la fabrication de pâte à papier et comme bois de construction, pour la fabrication de poteaux, bois de coffrages, charpentes et bardeaux.

4. Picea pungens

L’épicéa du Colorado, Picea pungens, est un conifère originaire des Montagnes Rocheuses de l’Amérique du nord.
 
Si ce sapin bleu extrêmement rustique atteint des hauteurs de 30 à 40 m dans sa région d’origine, il reste plus modeste en culture. Sa belle couleur bleu, accentuée par les sélections, et sa croissance lente, en en fait un conifère idéal pour les jardins : rustique, beau et peu encombrant, d’autant que des formes plus compactes ou naines sont aujourd’hui proposées. valeur forestière en Europe pratiquement nulle sauf dans les forêts suisses de haute altitude ; par contre grande valeur ornementale  
 
 
Picea engelmani
 
 

Epicéa d'Engelman, originaire des Montagnes Rocheuses depuis la Colombie britanique jusqu'au Mexique, souvent confondu avec le précédent, mais moins répandu par l'horticulture

 

 

C'est principalement un arbre des hautes montagnes qui résiste bien au gel, dans une zone allant de 1 500 à 3 000 m d'altitude, parfois plus bas dans le nord-est de sa répartition. Appréciant l'humidité, il pousse surtout le long des ruisseaux et des rivières.

L’épinette d'Engelmann atteint une taille de 30 à 35 m de haut pour un tronc d'un diamètre maximum d'un mètre cinquante alors que certains sujets atteignent exceptionnellement 65 m de haut.L'écorce est brun-rouge et forme des écailles. Les aiguilles sont vertes ou argentées, longues de 18 à 30 mm, rigides et pointues. Les aiguilles poussent tout autour du rameau. Les cônes mesurent de 6 à 10 cm et deviennent brun-jaunâtre avec des écailles ondulées.

N.B. Ce sont toutes des essences relevant de la section des Eu-Picéa

 

 

Date de dernière mise à jour : 28/07/2016

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