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2. Vision alchimique


La grande synthèse VDS 314

 

 

 

 

1. Introduction à l’individuation

Le texte qui suit reprend la devise VITRIOL et le texte de la table d’émeraude des alchimistes

TABULA SMARAGDINA HERMETIS VERBA SECRETORUM HERMETIS

 

Vitriol 1Il est vrai, certain et sans mensonge, que tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut; et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas: pour accomplir le miracle d’une seule chose. De même que toutes choses tirent leur origine de la Chose Unique Seule, par la volonté et le verbe de l’Un, Seul et Unique qui l’a créée dans Son Esprit de même toutes les choses doivent leur existence à cet Un par ordre de la Nature et peuvent être améliorées par l’Harmonie avec cet Esprit.

Son Père est le Soleil, sa Mère la Lune, le Vent le porte dans son sein et sa nourrice est la Terre. Cette Chose est le Père de tout ce qui est parfait dans le monde. Son pouvoir est le plus parfait. Lorsqu’elle a été changée en Terre, sépare la Terre du Feu, le subtil de l’épais, mais soigneusement et avec beaucoup d’intelligence et d’industrie.

Elle monte de la terre vers le ciel et redescend, nouveau-né sur la terre entraînant ainsi en elle la puissance du Supérieur et de l’Inférieur. Ainsi, la splendeur du monde entier sera tienne et toute obscurité te fuira.

C’est le plus puissant de tous les pouvoirs, l’Energie entre toutes les énergies, car il triomphe de toutes les choses subtiles et pénètre tout ce qui est solide. Car, c’est ainsi que le monde fut créé et que sont réalisées des combinaisons rares et des merveilles de toutes sortes.

C’est pourquoi on m’appelle HERMES TRISMEGISTUS, car je me suis rendu maître des trois parties de la sagesse du monde entier. Ce que j’ai à dire sur le chef-d’ oeuvre de l’art alchimique, l’Oeuvre Solaire, est maintenant achevé.

Selon la légende ce texte  présente l’enseignement de Hermès Trismégiste, fondateur mythique de l’alchimie, et aurait été retrouvée dans son tombeau, gravé sur une tablette d’émeraude. La plus ancienne version connue se trouve en appendice d’un traité arabe du VIe siècle. Traduite en latin au XIIe siècle, elle fut commentée par de nombreux alchimistes au Moyen Âge et surtout à la Renaissance. Après le discrédit scientifique de l’alchimie et le développement de la chimie moderne au XVIIIe siècle, elle a continué à fasciner occultistes et ésotéristes.

La fascination des occultistes et des ésotéristes est une forme d’infantilisme, ce texte a véritablement un sens que l’on ne peut appréhender via les catégories de la raison logique. Il s’agit d’un texte qui s’adresse à une raison intérieure à une forme de logique interne fomentée, par les dynamismes archétypaux. Pour quiconque est suffisamment engagé sur le chemin de l’individuation consciente,  les notions de macrocosme et de microcosme, d’unité, d’harmonie..., ont un sens beaucoup plus profond et vitalement dynamique que leur sens commun, surtout à notre époque. Dans un processus d’individuation arrivé au stade de la compréhension unitaire, ce texte a la clarté du numineux et les informations qu’il recèle peuvent réellement être opérantes sur la conscience, tout comme les Archétypes qu’elles constellent.

L’alchimie, en réalisant la synthèse de certaines substances réalise parallèlement la synthèse et l’unité de la psyché de l’adepte opérateur, Jung a appelé ce processus l’individuation. L’individuation signifie entre autres que la personne qui en est le siège a pris conscience de son fond archétypal et qu’elle laisse celui-ci advenir à la conscience en en tenant compte dans ses pensées et ses actions par le biais de l’interprétation et la modération si nécessaire. De cette manière,  l’interaction des archétypes entre eux avec leurs aspects énergétiques permet à l’énergie psychique (libido) de s’écouler dans une direction permettant la construction d’une psyché équilibrée, stable et sobre, un psychisme unitaire adapté pour une vraie socialisation.

La notion de projection et de symbole nous permet d’expliquer le but essentiel de l’alchimie : la réalisation du grand oeuvre.     

Nous avons expliqué que les archétypes et leurs dynamismes ne peuvent être appréhendés que par projection sur des objets extérieurs qui peuvent apparaître dans le milieu, dans les rêves ou dans l’imagination. Parmi ces objets, il en est qui constellent ( excitent ) particulièrement certains archétypes. Il existe également des phénomènes naturels ou des histoires ( contes, mythologies, religions) qui constellent particulièrement des dynamismes archétypaux présents comme des trames vide, dans l’inconscient collectif. Il existe d’ailleurs une infinité de dynamismes naturels qui peuvent cadrer avec ces trames, c’est l’incidence de ces correspondances mutuelles qui provoquent des expériences à caractère numineux et qui peuvent marquer la conscience à un point tel qu’un être humain peut être amené à modifier ses modes de pensées, comportements et conceptions de la vie et de l’univers. C’est là ou se marque l’action du symbole qui est un objet ou un dynamisme particulièrement constellant pour la psyché collective.

Il faut prendre conscience du fait que l’alchimie n’est pas seulement un ancêtre de la chimie moderne, son vrai rôle est ailleurs, il s’agit ici de donner un sens à la vie de l’adepte et une singulière efficacité dans la production de choses "bonnes". Les différentes opérations menées sur la matière par l’alchimiste constitue une séquence à caractère symbolique mettant en branle un enchaînement de contenus archétypaux se trouvant ainsi constellés, les archétypes et leurs dynamismes se trouvent ainsi projetés dans la séquence alchimique sensée aboutir au grand oeuvre de l’alchimie. Au cours de la séquence, la matière est le siège d’un ensemble de transformations, l’interaction entre le fond archétypal et la pratique alchimique entraîne le même mouvement de transformations successives au niveau psychique pour finalement produire une homme nouveau conforme à lui même, en harmonie avec sa nature profonde.        

Ce processus est appelé individuation par Jung, c’est la production d’un homme nouveau in-divis, unitaire et conscient de cette notion au plus profond de ses fibres vitales. Ce phénomène correspond pour l’homme à la plus grande proximité possible avec l’archétype du soi.

Symboliquement, l’homme doit préalablement mourir à son ancien cormus taillé, éduqué, normalisé, formaté par une société en laquelle il a espéré trouver, gloire par sa position sociale et sa puissance financière. La vraie gloire, la vraie puissance, la vraie richesse n’ont rien à voir avec ces notions puériles. J’ai beaucoup de compassion pour la majorité des hommes et des femmes de  notre époque qui restent toute leur vie emprisonnés dans ce carcan comme des poissons dans une nasse. Il est cependant de ces êtres, mûs par une flamme particulièrement vivace, ayant suffisamment souffert ou ayant vécu une expérience numineuse marquante (expérience du Divin, mystique,...)  qui vers le milieu de leur vie acquièrent suffisamment de lucidité et d’humilité pour être initiés à cette transformation et qui la vivent consciemment. Symboliquement c’est la mort du vieil homme, vécue rituellement, par exemple, par l’adepte au troisième degré des Loges maçoniques de Saint Jean (Loges bleues). Une fois la route ouverte, la voie est de longueur infinie et semée d’embûches, chacun la vît individuellement et va aussi loin qu’il peut, l’important n’est pas d’atteindre un but, c’est le chemin qui compte et enrichit sans cesse le  nouvel homme, l’enfant divin, ...

Je suis conscient du fait que les explications fournies sont peut-être encore plus difficiles à comprendre que le sujet non expliqué à la majorité formatée de mes semblables. Ce texte ne peut alors que susciter rires, moqueries et septicisme hautain... C’est normal.      

Mon espoir se porte plutôt vers les personnes qui sentent cette vie en eux, qui sentent cette lucidité poindre, qui ont l’impression profonde de changer et de devoir changer. A ceux-là je conseille de laisser advenir, de jouer la carte de l’authenticité, de se remettre en question et d’expérimenter la saine introspection,le processus s’enclenchera seul et alors seulement, ils tendront vers l’humanité en gloire et en conscience.

Mon parcours a débuté bien avant hier , mais il stagné longtemps dans les méandres de mon éducation, de mon incompréhension et de mes hésitations. La peur me paralysait car je savais que j’avais d’abord à provoquer un affrontement avec ma vraie conscience, avec mes fautes et mes manquements, avec les diverses manifestations de ce que les Chrétiens appellent le péché originel et avec ce que Jung qualifiait d’archétype et a nommé ombre.

J’ai cherché et cherche encore de l’aide auprès de mes Frères Francmaçons, j’ai reçu et reçois encore l’aide de la psychothérapie, je pratique la religion catholique, m’intéresse à l’histoire universelle, l’histoire des sciences et des religions et bien d’autre sujets tels que l’anthropologie et la psychanalyse. Si aucune de ces sources ne m’a fourni toute l’information et le ressenti dont j’avais besoin, la synthèse de celles-ci m’a conforté et m’a livré le message de l’unité et la vision de l’Unus Mundus.

Ne cherchez pas , oh érudits, intellectuels et autres Prélats, Mollah ou Brahmanes à opposer les véhicules divers adaptés à parcourir des voies susceptibles de tendre vers la même vision, la même authenticité, la même unité primordiale : Celle de l’esprit qui engendre le verbe.

Il ne m’appartient pas de décrire les différentes étapes symboliques, rèves significatifs et expériences spirituelles que le chemin m’a fait rencontrer jusqu’à présent,leurs explications n’ont d’ailleurs qu’un sens strictement individuel qui ferait rire encore plus les profanes, profanateurs et iconoclastes composant  l’immense majorité de l’humanité actuelle. Ce que j’ai à dire sur l’Oeuvre solaire est maintenant terminé, je me tairai donc à tout jamais au sujet de la table d’émeraude.

2. Un exemple de disours alchimique                     

LE CADUCEE HERMETIQUE ET LE MIROIR

ABRAXA

Tout ce que nous enseignons est illusoire si cela ne se traduit pas par une pratique et par un acte.

 
On va te communiquer les directives concernant les premières opérations qui vont dans le sens de la voie, que tu connais pour ce que je t’en ai dit précédemment.


Tu dois avant toutes choses maîtriser un trait de ta vie, de ta journée afin de fixer solidement et activement une nouvelle qualité.


Détache-toi intérieurement de toi et de ce qui t’entoure, et essaye d’avoir une vie sobre, sans effort, sans excès, neutre et équilibrée. Dors assez et dans l’alimentation soit modéré.

Que ton corps soit intact, calme, harmonisé. Fortifie ton âme avec ta puissance, épure-la de l’impulsivité, de la passion, de l’agitation, puis fixe-la et amalgame-la dans ton corps.

Les autres êtres n’existent pas. Leurs actions et leurs pensées ou jugements ne te touchent pas - quelqu’ils soient.

Fais en sorte que rien ne puisse pénétrer en toi à ton insu : surveille, ce qui vient de l’extérieur et ce qui émerge des profondeurs de ta propre conscience.

Observe en silence avec intelligence et imperturbablement, avec une main rapide et énergique freine tout jugement.

Si des passions te perturbent, ne réagis pas et ne te trouble pas. Conduis-les au contraire délibérément à satisfaction et ensuite sépare-t-en.

Continue sur cette direction jusqu’à réussir à ressentir la frivolité, l’inutilité et les pièges de chaque pensée, de telle façon que même ton mental peu à peu s’aplatisse et vienne s’accroupir en silence à tes pieds.

Ainsi tu mettras lentement sur pied une force qui te sera propre, semblable à un seigneur dont le regard impose le silence, le respect ou le mépris aux esclaves qui l’entourent.

Ceci est notre or : ?

Quand tu auras travaillé tout ceci avec un art subtil et constant, avec force et douceur ; quand le stade équilibré et neutre sera devenu une chose permanente et naturelle, alors tu auras l’impression de te rejoindre dans un sens d’intériorité dont tu n’avais aucune connaissance auparavant.

Observe cette sensation et entretiens-la. Lorsque tu t’en seras appropriée entièrement, avec un acte intérieur sur lequel je ne peux rien te dire, parce que tu l’apprendras seul après l’avoir découvert, cherche à la mettre en connexion avec le corps de telle sorte que, comme la chaleur dans l’eau, elle s’y répande et à la fin des deux il ne résulte plus qu’une seule chose, qu’un seul état. Cet état est l’état fluidique.

Et l’opération dans notre tradition est dite : la première extraction du mercure (de l’Hermès ?) de la minière.

Garde bien ta conscience, cet état, immobile, avec une fermeté calme. Puis laisse-le aller, puis ré-évoque le, à plusieurs reprises : étudie-le, apprend le, jusqu’à ce que tu le ressentes comme une réalité qui attend dans le subconscient, prête à surgir à ton appel. Quant tu auras conquis ce point, sois certain d’être allé suffisamment loin.

Je ne te parlerai pas des différentes propriétés du corps fluidique en fonction des différentes opérations, sauf sur la première desquelles je t’instruirai. Sache seulement que chaque rapport sexuel qui sera dominé par la soif de la volupté le paralysera, le rendra inerte et faible - surtout chez les tempéraments nerveux.

Sache qu’il est dynamisé par le régime végétarien1, par le jeûne, et aussi par les parfums magiques, comme le précise un de ses noms, qui est "le corps aromatique" et, dans un de ses aspects particuliers, "vampirique".

Sache que chaque déséquilibre ou émotion imprévu qui survient quant la conscience est en rapport avec lui et peut produire des dommages, même graves, dans le physique comme dans le psychique. Sache enfin que ces vertus vont s’affiner par l’intermédiaire d’une discipline spéciale.

Je te donnerai un indice supplémentaire sur celle-ci afin que tu puisses comprendre le sens de l’éducation initiatique du sentiment.

Tu ne dois pas détruire le sentiment, mais tu dois détruire ton adhésion à celui-ci, c’est-à-dire la volupté, le désir et l’aversion, l’angoisse dans le sentiment. Purifie-toi de telles scories : libère-toi des liens du cœur. Sois, dans la perception, ouvert, libre, sans peur et sans mesquinerie.

Comme une eau claire, ne bouge pas, laisse apparaître les choses qui sont au fond, ainsi qui ne sont plus identifiées avec les sentiments, accueille-les et observe-les comme tu le ferais pour des choses du monde extérieur. « Comme je ne suis pas l’aliment que je mange, de la même façon je ne suis pas les sentiments que je laisse retentir librement en moi-même - ils ne sont pas à moi, ils ne sont pas moi. Cette évidence naît en toi.

Seulement à ce moment les sentiments pourront te parler - quand tu cesseras d’être leur captif, occupé seulement à jouir et à souffrir. Ils te révéleront un nouvel organe des sens au-delà de ceux des animaux, « objectif » par rapport à ceux-ci bien que tourné vers un aspect plus subtil de la réalité. Eduque ce nouveau sens avec l’attention intérieure, tournée vers l’oreille du cœur : rend-le raffiné.

Au centre de toi-même, comme une araignée qui tient tous les fils de sa toile et qui contrôle chacune de leur vibration, sois un maître et une lucidité calme et scrutatrice au centre d’une sensibilité parfaite, purifiée et intrépide, ouverte à toute voix.

Cette éducation du cœur, que tu feras par « persuasion », avec un « feu » lent et doux, infusera dans ton corps fluidique un pouvoir de connaissance supra sensible. Elle réalise une « eau distillée », une eau transparente consacrée par le signe du Soufre de ta neutralité qui la domine : ... ........(2)....................................

Arrivé à tout cela, tente la libération du pouvoir central ? et la rencontre avec le serpent. Ceci arrive quand la conscience de ton « je » saura se transférer dans le siège du corps fluidique et celui-ci se sera détaché des sens animaux et s’isoler en conséquence du monde physique.

Les techniques utilisées sont diverses. Méprise la prudence des petites méthodes de « méditation », qui rarement sont capables de te conduire – réellement et pas dans ton imagination – dans les marais des formes mentales et dans la prison du cerveau. Adresse-toi aux méthodes directes.

Adresse-toi aux méthodes directes. Utilise par exemple le « miroir. »

Pour isoler le corps fluidique il faut que tu neutralises et que tu rendes inerte la sensibilité du corps animal. La technique du « miroir » agit sur le nerf optique et le fatigue jusqu’à ce que la puissance concentrée dans le regard se libère de l’organe physique et se réalise dans la lumière fluidique (3) 

 

Une loi occulte veut que toute énergie d’un être qui dans cet être n’est pas en action, constitue un poids et un empêchement à toute opération initiatique. Il y a dans l’homme des forces organisatrices particulières dont l’aliment est absorbé et transformé. Puisque allant du monde minéral au monde humain on a une matière sans cesse plus organisée, dans la nutrition des végétaux, entrent en action des forces qui ne se manifesteront pas dans l’alimentation des animaux. C’est ainsi que l’aliment végétal est favorable à un plus grand degré de présence et de dynamique fluidique. De plus, il évite le danger de certaines infections psychiques, qui autrement ne peuvent se résoudre positivement qu’en appliquant le feu interne dans un travail spécial de transmutation, qui tend à transformer les « venins » en un « suc vital. » (N. d. U.)

(2)L’église catholique conserve divers symboles susceptible d’avoir une signification ésotérique. Par exemple le « cœur » que Jésus « tient à la main » surmonté d’une croix et entouré de flammes, il suffit de le styliser légèrement pour que l’on ait précisément      retourné , un signe alchimique qui a la signification sus-dite. Et son « flamboiement » se rapporte à « l’ignification de la lumière astrale » laquelle a un sens très différent que celui supposé par les dévots.

(3) Notons l’identité de but avec la technique yogi du pratyâhâra, qui consiste à fixer un point donné de son propre corps ou hors de lui. (N. d. U.)

L’équilibre entre Soufre et Mercure est fondamental.

 Le "miroir":

Procède ainsi. Trouve-toi une chambre bien propre, si possible en dehors de l’atmosphère agitée et trouble des grandes villes, à la campagne, en un endroit où de loin règne le silence et où nulle ne viendra détourner ton attention. Ferme-toi hermétiquement. Les nuits sèches et sereines sont les plus propices. Ne porte pas de vêtements qui enserrent le corps et fais que ce dernier ne soit pas surchargé par le poids des aliments Brûle un peu de myrrhe, la fenêtre ouverte, puis une plus petite quantité la fenêtre fermée, puis assieds-toi devant le miroir.

En ayant nettement exprimé ta volonté, évoque à plusieurs reprises, de façon persuasive, l’état fluidique que l’inspiration lente et profonde du parfum rendra plus vive, et lie-le étroitement au sens dont la « présence » et la supériorité impassible soit capable de commander1. Fixe donc le miroir.

Le miroir peut être de verre, voire même d’acier, de cuivre ou de bronze, concave de toute façon, ainsi il pourra rassembler en un point central la lumière d’une lampe située de telle sorte que l’opérateur ne la voit pas et que tout reste dans une pénombre à l’exception du miroir2. Fixe donc ce point sans battre des paupières, jusqu’à ne voir rien d’autre. Insiste. Ainsi il se changera en un point noir. Le point noir s’élargira en une tâche bleuâtre qui deviendra ensuite une auréole d’abord imprécise, puis blanc laiteux. Encore un pas et de cette lueur s’épanouira en une rapide expansion une clarté illuminée, une lumière qui donne une sensation de liberté e de fraîcheur.

C’est le seuil du suprasensible, le premier contact avec la « Lumière Astrale », là où sur le noyau subsistant de la psyché, cessent de se graver, par définition, les conditions auxquelles sont astreints les êtres incarnés qui sont au fond des « Eaux. »

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1 Ceci réussit encore plus organiquement et directement si on travaille cette translation dans le sens de soi vers le cœur, dont on a parlé dans le précédent chapitre.(N. d. U.)

2 On peut trouver divers détails techniques utiles sur la construction et l’utilisation des miroirs magiques dans P.B. Randolph, Magia Sexualis, Paris, 1952, pages 133-215.

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Je t’ai déjà dit : fixe. Ceci est tout, ceci est rien. C’est un mot qui renferme une longue tentative, un chemin incertain, construit par l’art secret des consciencieux, subtiles et prudents dosage, combinaison et équilibre de l’actif et du passif, du sensitif et du déterminatif de l’âme. Je peux te dire peu de chose sur ce sujet, pour t’aider. Tu dois faire toi-même ton chemin et tes jambes pour marcher.

Sois ton propre regard, sans effort, sans volonté apparente, comme celui qui est en train de s’endormir doucement (un feu sous les cendres.) Laisse-le fixe, puis abandonne-le, essaie de ne plus y penser et oublie-le. La vue est le point de départ mais en vérité, toute ton âme sera agissante dans l’opération, et la fixation du regard, seulement un moyen pour se fixer elle-même.

Intensifie l’abandon en l’aimant, en y condescendant, en le fortifiant avec une douce obstination jusqu’à ce qu’il soit devenu un chose continue qui ne cherchera plus à se soustraire à ton désir de le chasser encore plus profond. Par ailleurs, tu dois garder une présence à toi-même subtile et tenace ­­­– toi, comme un simple point qui n’est pas limité par la peur, qui sait se garder et en se gardant qui n’entrave pas le sens de l’abandon, qui l’éloigne de l’abandon par échappement et dissolution, et dans le chemin, sans se disperser mais en renaissant ­avec l’expérience inattendue d’une plus grande limpidité, simplicité et force. Ici apparaît une première conjonction de soufre et de mercure, de la Lune et du Soleil ; tu connais donc l’œuvre en tant que première préparation du Caducée d’Hermès.

Les obstacles – en faisant abstraction de ceux qui interviennent quand tout est accompli – sont dans un dosage excessif ou déséquilibré du Mercure et du Soufre. Je t’ai parlé de la préparation qui doit rendre ta nature corporelle calme, malléable et harmonieuse. Maintenant tu dois prendre cette nature avec douceur et la conduire à l’opération sans qu’elle s’en rende compte. Si par impatience et maladresse, tu es excessif dans la force, elle réagira, se libèrera de toi et voici que brutalement tu seras projeté à ton point de départ. Ces réactions instinctives, au début sont inévitables ; mais elle ne doivent pas te décourager : recommence avec un esprit neuf, à la même heure, insiste subtilement – Eliphas Levi dit : comme « la vague qui revient sans cesse et finit par ronger même le fer. »

Aux réactions et aux alarmes instinctives de ton corps, succèderont celle de ton esprit pas assez trempé. Il t’arrivera de ressentir comme des défaillances, un genre de chute brutale, c’est pourquoi tu sursauteras, tu te retiendras rapidement – et de nouveau tu retourneras au point antérieur. La voie te sera fermée tant que tu n’auras pas éveillé en toi une promptitude encore plus grande avec laquelle de façon foudroyante tu arrêteras la première réaction bien que celle-ci puisse intervenir pour suspendre le détachement fluidique. L’erreur opposée est dans la possibilité d’un abandon dans l’abandon qui dissolve la présence à toi-même. Ceci ferait tomber du monde des Mages dans le monde des médiums et des illuminés, du monde des supra-sensibles dans le monde des sub-sensibles. Chez le médium, le centre se dissout et sa conscience glisse vers le bas, elle s’immerge dans le corps, elle devient la même que celle du corps. Il est sous la pleine dépendance du corps et ce qu’il expérimente, ce sont les affleurements et les « projections » des tendances troubles et des forces élémentaires qui sont contenues dans son organisme. Le signe de cette perversion et de cet échec de l’opération est une sensation de fatigue mortelle qui te saisira à peine tu seras revenu à un état normal : parce que d’autres forces se seront nourries de ta propre force.

Créer une prépondérance toujours plus décidée du centre intellectuel sur la sensibilité périphérique en contact avec le monde extérieur et par conséquent sur les éléments organiques et subconscients en général, tel était la tâche de la « préparation » indiquée au début de cet écrit. Cette prépondérance conduit au stade dont je t’ai parlé = ? où l’esprit se rejoint avec soi-même et réalise l’expérience d’une indépendance, subsistance et supériorité par rapport à tout ce qui est corporel et animal. Quand dans ta fixation, rendue continue et intensifiée de façon intrépide sur la direction interne, arrive le détachement du corps fluidique, c’est une chose qui arrive peu, tu dois rester ferme, absolument, dans cet état pur, immatériel, extra-cérébral de l’esprit et du « Je. » Si tu n’en es pas capable, survient l’état médiumnique et somnambulique dans lequel le corps fluidique libéré est privé du noyau central et devient un instrument passif du monde inférieur.

Par contre si tu dépasses activement le point neutre, tu réaliseras dans la « Magnésie des Sages » la « Renaissance de l’Esprit. » Je veux dire que du noyau d’or de ton esprit intégré, rassemblé et un = ?, s’épanouira une lumière intellectuelle, dans laquelle tu réalisera un sens qui te sera nouveau, puissant, transformé. Tu verras. Tu seras éveillé.

Philalèthe nous dit (Introitus, chapitre I et XIII) : « Pour notre or (? = soleil qui est le noyau éveillé et constitué par la préparation) il se passe la même chose (que pour la graine) ; tout d’abord il est mort ou, plutôt, sa vertu vivifiante est cachée sous la dure écorce de son corps… Dès qu’il est mouillé de notre Eau (qui est le ?, le fluidique), il renaît, reprend vie et devient l’Or des Philosophes… Le fixe = ? devient volatile pour un certain temps afin d’hériter d’une qualité plus noble qui lui servira ensuite à fixer le volatile. »

Avec cette expérience, ton « Je » laisse donc le véhicule animale, esclave des « eaux », et prend un corps fluidique ou « corps d’air » -- par l’organe d’action, avec lequel et avec les déterminations qui conviennent il lui est possible d’opérer de multiples et admirables œuvres. Et si en reprenant le corps animal tu rencontrais des difficultés, rappelle-toi, le moyen est : en évoquer l’image et la désirer.

Pour le mage, il est question de sortir d’une façon ou d’une autre de l’atmosphère d’esclavage et d’ivresse qui est « l’âme de la terre » ; entrer dans un contact conscient avec le monde de là-bas et de là agir activement, en dirigeant de façon convenable des réactions et des effets sur la vie réelle. Son esprit – dit Kremmerz – est comme une flamme qui monte et qui descend : il sait remonter à la surface du courant des « eaux », consacré dans « l’air », il lui est virtuellement dévoilé la possibilité de soumettre les êtres qui dépendent de ce même courant, lequel apparaît maintenant comme la « Lumière astrale » elle-même2.

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1 Remarque, lecteur, l’analogie avec ces sursauts qui souvent se produisent sans raison apparente au moment de l’endormissement ; en effet, dans le sommeil survient un naturel, involontaire, inconscient détachement du corps fluidique, à la suite duquel succède un état de passivité du Je face aux forces auxquelles il doit sa propre vie et qui, dans le sommeil prennent leur place. A qui comprend, cette analogie, on peut offrir les directives pour une deuxième méthode. Rappelons-nous que dans le chapitre précédent Meyrinck ha précisément dit que tout le secret est dans le fait de se rendre compte de la forme de son propre Je, de sa propre « peau », plongés dans le sommeil ou, mieux, dans le moment du passage dans le sommeil.

2 De cet enseignement, entre autre, résulte le sens du symbole de « l’oiseau », animal qui « vit dans l’air » -- et du « poisson », animal qui se meut librement dans les « eaux. »

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Je t’ai donné une voie. Essaie comme je te l’ai dit avant de penser à une quelconque autre opération. Ne crois pas que la tâche soit facile ni dépourvue de danger, n’en attend pas quelque chose dès les premières tentatives. Si tu es constant et maître du doute, tu réussiras. Ose et tais-toi.

La force la plus importante est la volonté de l’homme qui sait ce qu’il veut. Fixe donc ton but et n’en change jamais. Une fois commencé, n’abandonne pas sans une raison précise parce que, comme je te l’ai déjà dit, la voie de la Magie ne connaît pas « d’angles morts » : penses-y avant d’y entrer.

 

SYNTHESE HORS TEXTE

Il y a un corps de l’eau collé au corps de terre, c’est notre centre de gravité (eau + terre). Il y a une autre partie composée d’air et de feu, mais il y a rupture entre les deux tronçons de la pyramide .

La préparation est aussi une séparation, on sépare la terre de l’eau, cela se réalise par un travail d’attention constante, mais sans excès ou maltraitance, avec équilibre, sobriété, un jeûne sans excès (on utilise la force de l’eau, forte par sa douceur et sa constance et non la volonté martiale qui est la force de l’ego).

1ère étape :

Observe en silence et imperturbablement. Cette observation a pour effet de ressentir la frivolité de l’agitation, des affects qui viennent du dehors. A ce stade on commence à ressentir une sensation de calme et une force intérieure (recentrage, se tenir dans l’Axe). C’est une préparation, rien n’a encore été transformé, c’est la séparation du corps de terre et du corps de l’eau (émotion, angoisse, traumatisme) qui permet au corps de terre de refleurir (la démarche à ce stade est thérapeutique).

2ème étape :

Cette étape consiste à rendre cet état constant (fixation). C’est la première extraction du Mercure (Hermes, le centre) de la minière (la grotte, l’ensemble de notre être).

3ème étape :

L’éducation du cœur. C’est l’action d’un feu lent et doux, on est comme une eau claire ou l’on voit les vagues d’émotion comme quelque chose qui n’est pas soi, qui n’est pas à soi, et cela aboutit à la découverte d’un état de conscience objectif. Là nous découvrons un nouvel organe des sens dont l’homme dispose mais pas les animaux. Cette éducation du cœur produit une eau distillée et en même temps un moyen de connaissance supra-sensible.

4ème étape :

Libération du pouvoir central et rencontre avec le serpent.

Cela consiste à isoler le corps fluidique, et pour cela il faut rendre inerte la sensibilité du corps animal (corps de terre). L’exercice du miroir magique permet de faire l’expérience de la lumière astrale (perception du corps de feu).

A ce stade, toute la difficulté consiste à fixer cet état qui devient ensuite comme un feu sous la cendre. A ce moment là, on a réussi à joindre le corps de feu et d’air avec le corps de l’eau. (c’est la conjonction de la Lune et du Soleil, ou la conjonction du Soufre et du Mercure ou Caducées d’Hermes.)

A ce stade il y a deux obstacles ;

Trop de Soleil (volonté de parvenir), dans ce cas cela brusque notre nature et elle se révolte (tout est à recommencer).

Trop de Lune (abandon dans l’abandon), dissolution en soi-même, état médiumnique.

La est réalisée la Magnésie des Sages (l’aimant qui attire le feu, le Sacré Cœur).

Variation individuelle sur ce thème

Plusieurs guides de spéculation peuvent être menés sur le début de cette synthèse :

Clairement, il est fait mention de la théorie des quatres éléments, vieille comme le monde ( Aristote en dernier lieu). Encore une fois, les scientifiques et le commun des mortels savent très bien que, rationnellement, cette théorie n’est pas matériellement valable. Elle constitue une explication de la nature de la matière, mais ne permet, selon la méthode scientifique, de faire aucune prédiction scientifique. Très généralement, dans le monde de pensée actuel, cette théorie n’a qu’un intérêt historique. Pourtant, qui sommes nous, depuis un siècle et demi de prévisionnisme laplacien, pour jetter au bac un postulat considéré comme valable depuis au moins 2000 ans  ? . Il est vrai que ce n’est pas avec ce genre de spéculation que l’on fera avancer les sciences et la technologie. Il faut cependant remarquer que la conception proprement scientifique de l’Univers trouve sa source à proximité des réflexions Galiléennes et que précédemment, et depuis toujours, la gestion matérielle et psychologique de la vie humaine dans ses contraintes environnementales faisait beaucoup plus appel à la subjectivité et à la spiritualité. Comme je l’ai mentionné à la page précédente   " Ma vision jungienne" dans un paragraphe relatif à la conscience des primitifs, cette théorie satisfaisait parce qu’elle fournissait une explication de l’Univers.

L’apport le plus décisif à la théorie des quatre éléments fut celui d’Aristote qui y ajouta la notion de Quatre qualités élémentaire. L’interprétation symbolique des quatre éléments repose sur leur décomposition en quatre qualités élémentales, suivant deux axes d’analyse que sont le chaud et le froid d’une part (deux qualités actives) et le sec et l’humide d’autre part, (deux qualités passives). 

Le chaud est d’une manière générale un principe d’énergie, d’activité et d’impulsion. Par opposition, le froid est un principe de passivité et de résistance.

Le sec est un processus d’analyse, de séparation, d’individualisation, de contraction et de repli sur le détail ou sur soi. Il se déroule dans une atmosphère rigide et cassante, allant aux extrêmes. Par opposition, l’humide est un processus de synthèse, de liaison et de collectivisation, d’ouverture sur la globalité et le collectif. Il est conduit dans une atmosphère de détente et de souplesse.

La conjonction d’une qualité active et d’une qualité passive agissant sur une matière première indifférenciée génère l’un ou l’autre des éléments. Dans cette analyse, la terre hérite des qualités froides et sèches (ce sont les qualités de la cendre), le feu est sec et chaud, l’air est chaud et humide (qualités du souffle exhalé) et l’eau est froide et humide. 

À côté de ces quatre qualités élémentales, il existe aussi des qualités secondaires et dérivées, toujours opposées deux à deux, comme le subtil et l’épais (c’est-à-dire la disposition sous forme de fragments de grande ou petite dimension), le lourd et le léger, l’amer et le doux, le fluide et le visqueux...

D’autre part, cette génération des éléments par une interaction de qualités élémentales implique une dynamique des éléments. La réalité n’est pas figée : les éléments qui ont une qualité élémentale en commun peuvent se transformer l’un dans l’autre. Le feu peut donc se transformer par la modification d’une de ses deux qualités soit en air, soit en terre ; la terre en feu ou en eau ; l’eau en terre ou en air ; et ce dernier en eau ou en feu. 

Enfin, chaque élément se subdivise en variétés, selon les mesures de la participation et des mélanges. On distingue par exemple trois sortes de feu : la flamme brûlante, la lumière et les résidus incandescents de la flamme (braises).

Aristote met en correspondances les sens et les éléments. La vue, la couleur est liée au feu, "l’intermédiaire des sons est l’air", l’odorat s’exerce au moyen d’un médium qui est l’air ou même l’eau, ’rien ne produit une sensation de saveur sans humidité", le toucher est lié à la terre. Aristote donne toujours la suite éther, feu, air, eau, terre, et c’est l’ordre qui prévaudra, l’éther (et non le feu) étant alors considéré comme la matière des astres et l’élément où ils séjournent.

Muni de cette explication, l’on peut déjà découvrir un certain nombre d’éclaircissements sur les textes alchimiques, mais cela n’est pas suffisant :

4elements

 

 

 

Les alchimistes ont complété cette théorie comme suit :

La base de l’alchimie est la théorie élémentaire d’Aristote revisitée par les savants arabo-musulmans du Moyen Âge, qui explique, au moyen des quatre éléments et des quatre qualités, la composition de toute chose. Le but de l’alchimie est en effet de comprendre et de reproduire la composition des choses. Pour l’alchimie les quatre éléments ne représentent pas des composantes de la matière, en effet l’unicité de la matière est un des principes philosophiques de l’alchimie, mais plutôt des états de cette matière unique se rapprochant plus du concept physique d’état de la matière. Ces éléments ont dans l’alchimie un symbole associé : le Feu Alchemy fire symbol.svg, l’Eau Alchemy water symbol.svg, la Terre Alchemy earth symbol.svg, l’Air Alchemy air symbol.svg.

Mais la théorie des quatre éléments montrant ses insuffisances, pour répondre de l’infinie diversité de la matière, l’alchimie a introduit un cinquième élément, l’éther, ou quintessence. La grande originalité de l’alchimie est cependant d’avoir adjoint aux éléments et aux qualités une nouvelle catégorie : les principes. Ceux-ci, qui sont un apport de l’alchimie arabe (notamment par Avicenne, Geber, Averroès), sont au nombre de deux : le Mercure (passif, froid, malléable, volatil), qui est un principe féminin, et le Soufre (actif, chaud, dur), qui est un principe masculin. Au XVe siècle, un troisième principe est ajouté, et ce définitivement à partir de Paracelse (1493-1541) : le Sel (ce qui permet dans un corps d’unir le soufre et le mercure, et d’assurer la cohésion du résultat), qui est un principe de vie.

A partir de ces informations, la première partie, disons théorique du texte de la Caducée peut sembler cohérente, et,en effet,elle l’est rationnellement si l’on admet le principe des quatres éléments comme postulat.  

La première étape correspond à une distanciation par rapport aux événements de la vie, qu’ils soient positifs ou négatifs. Cela ne signifie pas que l’on devienne insensible, mais que l’on parvienne à "garder la tête froide", passivement, et que l’on devienne le moule des évènements pour les comprendre intimement  (initiation de l’ extraction du Mercure) en toutes circonstances. A ce niveau là, l’on gagne déjà en efficacité par la vision plus claire que l’on a des évènements. Il faut bien admettre que le flux de sensations suivis du flux des sentiments, nous écarte de notre axe central neutre si nous les confondons avec notre nature intime. Naturellement, nous n’accorderons plus aucune importance aux palabres accompagnant les diverses problématiques de la vie, une certaine irascibilité pourra même apparaître à leur sujet, toujours nous tenterons un rapprochement individuel et collectif, si c’est possible, avec les éléments tangibles d’une discussion ou d’une réflexion, en vue de l’objectif . Ni la haine d’autrui à notre égard, ni les critiques déconstructives, ni les manipulations ne nous éloigneront des éléments tangibles de notre vraie subjectivité, sachant que dans la nature, aucune objectivité n’est possible. L’objectivité tant invoquée à notre époque infantile n’existe pas sous une forme absolue, tout acte de pensée est individuellement ou collectivement subjectif. Notre subjectivité est porteuse de sens à partir du moment où, délivrée ainsi de ses scories, elle avoisine notre fond archétypal (notre or).

La seconde étape, interprétée par notre oratoire, correspond à terminer l’extraction du Mercure en rendant l’état précédent constant, en l’intégrant à notre mode psychique et pratique d’action. Avec patience, douceur et confiance, nous y parviendrons,de manière naturelle et sans effort, nous agirons de manière conforme au but inconnu que nous avons choisi d’atteindre.Nous aurons fixé et amalgamé ce potentiel à notre être.

Les fixation et amalgame que nous avons pratiqués nous permettent de nous sentir un, cohérent comme un roc, malléable comme l’argile humide, unitaire. Cet état nous permet de contrer l’adversité de manière et analytique et intuitive, cette conjonction nous confère confiance en nos moyens et efficacité. Nos sentiments, nous en tenons compte, mais de l’extérieur, il ne sont plus nôtres, ils ne nous déstabilisent plus. Ces sentiments deviennent des images, des données, que nous interprétons selon la logique cartésienne et notre logique profonde, c’est toujours une conjonction d’opposés formant unité. Cet état fluidique et particulièrement adaptatif. Grâce à cet état, nous sommes devenus suffisamment limpides pour avoir accès à la nature de notre nature, à un niveau de profondeur intérieure jamais atteinte, à notre psyché collective , notamment par l’intermédiaire d’un symbolisme compris et intégré

Suite 1 fin de la préparation 

Suite 2 ma vision religieuse

Date de dernière mise à jour : 16/03/2018

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